Messi ou la virginité retrouvée  

Messi ou la virginité retrouvée   

Hier après-midi au Chase Stadium, en Floride, l’Inter Miami de Léo Messi affrontait les Whitecaps de Vancouver emmenés par Thomas Mueller. Dans une ambiance survoltée, la franchise floridienne jouait sa première finale dans le championnat Nord-américain, la Major League Soccer (MLS).
 
Dans cette rencontre entre les deux meilleures équipes de la saison, il n’y a pas eu de round d’observation. Les canadiens ont démarré pieds au plancher, pressant haut, empêchant aux milieux adverses, dont l’excellent Busquets, d’imprimer leur rythme au jeu. Sur une action initiée côté droit pour Miami, Messi redescendu dans l’entrejeu, réussit à se défaire de deux adversaires, à la suite d’un double contact, et d’une louche transmit le ballon à son compère argentin Rodrigo De Paul. Ce dernier, sans se faire prier adressa un amour de passe à un autre compatriote, Tadeo Allende. Le longiligne attaquant adressa un centre en direction de Mateo Silvetti, un argentin de plus, le ballon contré par un défenseur des Whitecaps, Ocampo, finit au fond des filets. L’ivresse s’empara des floridiens.
 
Les hommes de Mascherano subissaient la rencontre sans jamais parvenir à déployer leur jeu. Sur quelques rares incursions dans la défense canadienne, ils ont cadré un seul tir sur un coup de pied arrêté de Messi. Toute la première période est à mettre à l’actif d’une équipe des Whitecaps très joueuse. Mueller, dans son rôle hybride de milieu évoluant en soutien des avant-centres, a fait passer quelques frissons dans les travées du Chase Arena par deux fois. White l’attaquant de pointe, aussi s’est illustré au cours de ce premier acte. Le score n’évolua pas pour autant.
 
Au retour des vestiaires, Vancouver continua de pousser pour revenir au score. L’entraineur de l’Inter opéra son premier changement dix minutes après la mi-temps. Rodriguez avertit en première période, laissa sa place au jeune vénézuélien Segovia. Miami n’arrivait  toujours pas à sortir la tête de l’eau. Busquets dont la tonicité n’est pas sa plus grande qualité, se noyait dans l’entrejeu. Les milieux floridiens reculaient sans cesse. Il ne s’agissait plus de savoir si Miami allait finir par céder, mais bien combien de temps pouvait-il tenir ? Sur une énième accélération côté gauche floridien, White dans le cœur de la défense, décalait Ahmed qui fusilla, dans la surface, au premier poteau Rios Novo, le portier de l’Inter. Les canadiens ont mis onze petites minutes pour refaire leur handicap.
 
Jesper Sørensen, effectua un double changement en vue de faire basculer la rencontre en sa faveur. Ahmed, le buteur était remplacé par Gauld, et, Pupe prit la place de Priso. Alors que Miami paraissait sans idées, balbutiant son football, trois minutes après ces changements, Messi au pressing récupéra un ballon très mal négocié par Cubas, dans le cœur de sa défense. La Pulga glissa le ballon à De Paul qui trompa d’un tir croisé le portier Takaoka. L’Inter repris les devants.
 
Le jeune Mateo Silvetti ayant tout donné, sortit, essoré, sous les applaudissements du public, remplacé par Bright, un milieu récupérateur. Son abattage redynamisa le milieu floridien. Il put harceler les joueurs adverses et soulager ses coéquipiers. Fray le latéral droit de Miami a été remplacé par Weigandt. Du poste pour poste. Alors que les fans de l’Inter, nombreux à travers la planète, tremblaient de voir les Whitecaps égaliser une nouvelle fois, Messi recevait un ballon en cloche de son complice de toujours, Jordi Alba, dompta le cuir par un contrôle de la poitrine et instantanément envoya Tadeo Allende au paradis. L’attaquant argentin en grande forme dans ces séries éliminatoires, gagna son face-à-face avec Takaoka. Plus rien ne pouvait empêcher aux millions d’afficionados de l’Inter Miami de sombrer dans la joie après ce troisième but. Dans une rencontre dominée par les Whitecaps, Miami a fini par gagner. Le football, comme la vie, parfois, peut-être injuste.   
 
Au-delà de ce score très flatteur pour les floridiens, il faut mettre en lumière le génie d’un homme : Messi. Sous cette chaleur intense, dans une rencontre où il a joué en dessous de son potentiel, Messi dans les moments clés prit les meilleures décisions. Il donne l’impression qu’entre son cerveau et ses pieds il n’existe aucune distance. Il exécute naturellement ce que d’autres mettraient un temps infini à concevoir. En effet, son amorti de la poitrine et la passe dans le même geste relève du divin. Avec Messi tout est très simple. La simplicité devient extraordinaire. Il faut avoir l’entendement obtus à la beauté, à la grandeur et au sublime pour ne pas tomber en amour avec ce talent béni des dieux. Pour la première fois dans l’histoire de la MLS plus de cent millions de personne ont suivi dans une centaine de pays cette finale. Messi redonne aux amoureux du ballon rond la joie puérile des puceaux. On retrouve le bonheur pur de la virginité quand Léo Messi caresse un ballon de football.
 
 
New York, 7 décembre 2025
Franck S. VANEUS, av.

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Franck S. Vanéus 47

Avocat et Philosophe...

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