Si l’on peut croire le président de la République, M. Jovenel MOISE, la crise actuelle caractérisée par la présence grandissant du peuple et de tous les secteurs de la vie nationale réclamant sa démission, serait le résultat d’une absence de communication depuis son avènement à la présidence. Il a y tellement cru, on se demande où sont passés ses pléiades de porte-paroles dont Thamara Orion et Lucien Jura. Décidément, ils ne sont plus là, et le président décide de jouer à la fois le rôle de porte-parole et celui de président afin de mieux se vendre question de se laver aux yeux de l’opinion publique. On dirait qu’il n’est pas seulement ingénieur mais aussi expert en communication ! Cependant, nous constatons que ses prises de parole ne font que le mettre à nu.
En effet, depuis la crise qui ronge la société haïtienne, M. Jovenel MOISE se présente à la presse à plusieurs reprises pour répondre aux questions des journalistes. Lors de sa première apparition tout le monde s’attendait à une décision de sagesse de sa part, sa démission. Mais malheureusement, la montagne accoucha une souris car le président Jovenel MOISE qui, selon plusieurs analystes politiques est le produit même du système et/ou est le système même, déclare la guerre au système. Quel système ?
En suivant le regard du président comme il nous le demande nous voyons que le système dont il parle ne contient que deux éléments qui sont deux « bourgeois » connus de la place : Reginald Boulos et Dimitri Vorbe. Comme si à eux seuls, ils représentent les « causes de nos malheurs» ? Comme si, les autres protagonistes de ce même secteur ne font pas partie du système qu'il dénonce ?
Après l’interview donnée au soleil de midi sur la cour du palais national, le président n'a pas gardé le silence, il a fait trois autres apparitions en public, toujours pour répondre aux questions des journalistes. Le 17 octobre 2019, deux jours après sa première conférence de presse, ne pouvant pas commémorer la date de l’assassinat de l’empereur comme à l'accoutumée à cause du mouvement « pays lock », pour ne pas laisser la date inaperçue, il a choisi de déposer une gerbe de fleurs au MUPANAH en l’honneur du fondateur de la nation, et en sortant, les journalistes présents s’empressent de lui questionner, il leur répond de manière succincte que c’est dans le combat contre le système que Dessalines a été assassiné et c’est la raison pour laquelle, il est là pour l’honorer !
Si dans l’interview donnée au palais national, il avait confondu légitimité d'avec légalité en déclarant qu’il détient sa légitimité des quatorze (14) millions d'haïtiens dans les élections, preuve qu'il n'a aucune maîtrise des notions de base des concepts "légalité et légitimité". Ce qui a été vu par certains comme une gaffe. Cependant, si gaffe, il y était, ne pas savoir le nombre de personnes que le pays contient en tant que président de la République est encore beaucoup plus grave, car le dernier recensement de la population et de l’habitat réalisé par L’IHSI fixe le nombre d’haïtiens(nes) à onze(11) millions.
Lors de l’interview accordée à Amélie Baron, ce même président Jovenel MOISE déclare que le pays contient douze (12) millions d'habitants, ironie du sort en moins d’un mois M. Jovenel réduit la population haïtienne de deux (2) millions ! Donc, pouvait-on attendre quelque chose de M. Jovenel MOISE quand il augmente et diminue la population comme bon lui semble?
Lors de sa dernière apparition qui remonte à l’interview accordée aux deux (2) journalistes de la radio-télé Métropole, le samedi 26 octobre 2019 au palais national et qui est rediffusé le lundi 28 octobre 2019 à l’émission le point, plusieurs aspects ont été abordés par les journalistes et plusieurs autres restent dans l’ombre. Par exemple, l’affaire Dermalog. J’ai lu et j’ai entendu plusieurs réactions. Cependant je constate qu’il y a une déclaration du président qui ne devrait pas rester dans l’ombre pour l’opinion publique. Le Président déclare et je cite : « On agrikiltè pa yon antreprenè paske li pa prete kòb nan sistèm finansye nou a pou l envesti.» Avec une telle déclaration le président se désavoue car il avait reçu lui-même un prêt de 11 millions de dollars US pour faire avec un statut d'agriculteur en vue de construire un champ de bananeraie, ce qui lui a donné le titre de « Nèg bannann nan » sur lequel il s'est appuyé, lui qui était un inconnu anonyme du milieu politique haïtien, pour se hisser jusqu’au fauteuil présidentiel.
Tout compte fait, le président témoigne par cette déclaration que c’est par le favoritisme et par la partisannerie qu’il a eu le fameux prêt de onze (11) millions de dollars US. Ainsi, au lieu de suivre le regard du président nous devons plutôt suivre la déclaration sus-mentionnée pour comprendre qu’il est le fils et l’héritier du système dont il se fait passer pour être celui qui veut le détruire.
Quand les déclarations publiques du président Jovenel Moise le met à nu.
Guilson Clavéus 2
Master II en Littérature et Transculturalité
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