De ces jeunes faisant de l'abnégation un mode de vie, Darlin Johancy Michel en est le prototype. Poète, instrumentiste, opérateur culturel, il s'engage à promouvoir la culture dans toutes ses formes. De Nectar qu'il a fondé à Lamentin 54, une localité de la commune de Carrefour en passant par pwèlzi
(http://johancypwelzi.blogspot.com/?m=1), Festival Jazz Kafou, événement haut de gamme réalisé en 2017, jusqu'à ses dernières initiatives dans la commune de Jacmel, le champion de Next Beat 2013 répond à nos questions de la rubrique "OSER".

Darlinjohancy, comment vous vous présentez?

⚫Comme le commun des mortels, avec un goût pour tout ce qui sort des sentiers battus.

De Nectar en passant par Festival Jazz Kafou jusqu'aux différentes intiatives que vous prenez aujourd'hui à Jacmel, quelles sont les leçons apprises?

⚫ Ne jamais sous-estimer les défis, rien n'est facile. Ne pas chercher reconnaissance pour un devoir. Ne jamais sous-estimer le pouvoir du réseautage. Travailler les relations humaines, elles sont les plus grandes ressources : ce sont les humains qui ouvrent les portes...

À Carrefour vous aviez fondé le centre culturel Nectar, un projet semble t-il qui n'a pas pu survivre à votre déplacement vers Jacmel, la réalité c'est quoi exactement?

⚫ La réalité est que je n'ai pas su rendre le centre indépendant de ma personne physique, ma présence. C'est une faiblesse sur laquelle je travaille. Je reviendrai relancer Nectar, mais dans quelques années encore. Je dois beaucoup à Carrefour.

Qu'en est il de Festival Jazz Kafou?

⚫ Cette initiative est supportée par Le Petit Conservatoire de Musique de Palmer Mercier, Gospel Kreyòl Productions ( pour les master Class), Educart, Pixels Graphics, Appographics. Elle revient sous peu avec trois concerts. Les contraintes socio-politiques nous ont imposé un recul stratégique mais on avance à coups sûrs.

Engagement communautaire, quel sens cela vous fait-il ?

⚫ Le sentiment du devoir, rendre à la communauté ce qu'elle a investit en moi

Vous organisez beaucoup d'activités, quels sont les principaux obstacles auxquels vous faites face?

⚫Les mêmes que rencontrent tous les opérateurs culturels qui ne sont pas de mèche avec les corrompus qui mènent ce pays au bord du gouffre.

Vous arrivez à subsister ?

⚫ Bien sûr, le "konbit" est l'essence de notre résistance. On le doit à la génération future.

Quels sont vos conseils à l'égard des jeunes voulant se lancer dans cette voie?

⚫Il leur faut découvrir et poursuivre leur raison d'être. Développer le sens de l'engagement envers la communauté, s'exiger le meilleur. S'armer de courage et ne rien attendre en retour.

Qu'est ce qui explique votre déplacement vers Jacmel?

⚫ Le besoin de découvrir de nouveaux horizons, un cadre qui me permet la vie d'artiste que je veux...

N'est-ce pas là un élan individualiste?

⚫ L'individu se doit d'exister pour servir les autres. On se doit d'aimer les autres comme soi-même....

Vous êtes instrumentiste, chanteur, poète, opérateur culturel. Comment faites vous pour ne pas étouffer ?

⚫Le tout est motivé par l'accomplissement de ma raison d'être: Aucune pression majeure, tout vient à point, à chaque chose son temps. Je prends aussi beaucoup de temps pour moi-même et les gens qui me sont chers. Mais plus que tout je cultive le sentiment de gratitude envers l'univers tout puissant, d'où nous puisons motivation, énergie, toute la force vitale.

Un conseil aux lecteurs de Kafounews

⚫Toujours se remettre en question, toujours combler ses lacunes. Bâtir des projets, être un pont entre les gens. Être conscients des inégalités et se battre pour les plus faibles. Accomplir sa raison d'être et plus que tout vivre son once de bonheur dans le présent.