Marcel Pardo, grand passionné du football
Il y a ceux qui travaillent peu ou pas du tout et qui se retrouvent sous tous les feux des projecteurs. Il y a aussi ceux travaillant beaucoup, et le crient sur tous les toits. Enfin, il existe des travailleurs de l’ombre, abattant une besogne colossale dans le plus grand anonymat. Jean Philippe Marcel Pardo est de cette catégorie. Il chemine allègrement dans l’existence sans tambour ni trompette. Aux observateurs de rendre témoignage de mon travail, dit-il modestement dans un interview exclusif qu'il a accordé à Kafounews.
Voir Pardo jouer, en milieu offensif généralement, est un pur régal malgré son âge. Passe en profondeur, passe latérale, orientation du jeu, dribble de conservation, le dix est toujours disponible pour ses coéquipiers de Force One, les vétérans du Centre Sportif de Carrefour. Capitaine, comme aime l'appeler ses intimes, il a débuté sa carrière à l'instar de la majorité des joueurs de football dans son quartier, à Waney, à Carrefour, commune du département de l'Ouest d'Haïti. Un jour, un voisin épaté par ses prouesses lui conseilla d'aller voir un nommé ingénieur Civil, grand entraineur de football à l'époque, afin d’intégrer une grande équipe. Comme il ne connaissait pas l'entraineur, le voisin le lui a présenté. Ce fut le commencement d'une longue et harmonieuse relation footballistique.
Très jeune mais responsable
"C'était pour moi un honneur, une grâce divine, d'évoluer sous l'oeil expert du plus grand entraineur haïtien de l'époque, l'ingénieur Franck Civil, témoigne-t-il avec gratitude. Le football était devenu la grande passion du petit Pardo, alors âgé de quartorze ans, qui allait devenir co-fondateur avec son mentor de l'équipe Waney Junior en 1978. Un autre grand nom du football carrefourois rejoint l'aventure plus tard. Il s'agit de Yvon Romulus. Le jeune Pardo s'entrainait avec passion et abnégation n’accordant presque aucun répit à son ballon afin de devenir l'un des meilleurs joueurs de sa génération et surtout pour montrer qu'il mérite bien son surnom, Ti Pierre Bahonne. Jeune mais responsable, on le nomma capitaine de l’équipe. Il le demeurera jusqu’au bout de l’aventure.
Footballeur, entraîneur et dirigeant: une vie consacrée au football
L'ancien du Juvénat Collège Sacré-Coeur a brûlé toutes les étapes de la formation Waney Junior qui, plus tard, sera jumelée avec l'équipe de Mon Repos et deviendra "Association Sportive de Mon Repos et Waney" (ASMW). De cofondateur-joueur, il en a été tour à tour, capitaine et entraîneur. Pardo a également porté les tuniques de la selection de Carrefour et de l'équipe chérie du Dr Gérard Janvier, Victory SC. Il a aussi dirigé la sélection espoir de Carrefour comme entraineur. Le natif de Waney est aussi l'un des leaders emblématiques de l'Association Sportive de Carrefour (ASCAR), une équipe qui a fait rêver les amateurs de football de cette commune. Qui ne se rappelle pas des Fabio Testi, Monuma Constant Junior, Junior Clairsainvil, Steeven Meliscar, Pierre Ricahard Dormevil, Wiltchy Petit-Homme et de Paul Valdano. La liste courte et biaisée par le fanatisme étonnerait plus d'un. Et moi j'ajouterai Jimmy Merlain alias Pouchon, joueur mal compris et peu utilisé par Sonche Pierre, pour leur donner raison. Cette équipe pour laquelle il a consenti d’énormes sacrifices lui a procuré beaucoup de joie mais également de grandes déceptions. "J'ai touché le fond avec la dislocation d'ASCAR. J'ai dû abandonner le terrain pendant un certain temps pour ne pas sombrer dans la depression", pleure-t-il.
Un DG dévoué à son travail
Monsieur Pardo ne fait rien à moité. Soit il le fait, soit il ne le fait pas. L'actuel officier d'État civil de la section Est de Port-au-Prince a dirigé le Centre Sportif de Carrefour entre 2003 et 2008. "Je m'adonnais corps et âme à mon travail", souligne-t-il. Il ne prenait presque jamais de congé. Du matin au soir il était sur pied de guerre. Tantôt au gymnasium, tantôt sur les terrains de foot. À son bureau, il avait toujours quelque chose à verifier, un ordre à passer; un employé, un administré, une personnalité à recevoir. "Un jour ma femme, sur un ton jaloux, m'avait demandé pourquoi je ne divorçais pas d'elle et épouser le Centre", se rememore-t-il. Pour faire fonctionner le CSC, le DG n'a pas ménagé ses efforts. Il n'a pas hésité à ouvrir grand sa bourse pour offrir à l'espace des matériels d'althérophilie. Action un peu irrégulière mais louable, car, plaint-il " l'État n'octroie pas de budget au CSC". Le plus grand centre sportif du pays, autrefois le plus grand de la Caraïbe qui aujourd’hui se retrouve dans une état pitoyable.
"Pardo est un vrai leader. Il sait comment gérer un groupe. Par ailleurs c'est un homme respectueux et honnête", avoue Pierre Richard Dorvil, ancien joueur de l'AS Carrefour. "C'est l'un des officiers d'État Civil les plus compétents du pays. Un homme intègre et humble", estime Franck S. Vanéus, avocat au Barreau de Port-au-Prince.
Blondy Wolf Leblanc (Gabynho)
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Mémorand en psychologie à la Faculté des Sciences Humaines de l'Université d'État d'Haïti (FASCH-UEH), Gabynho est un acteur culturel très influent à Carrefour où il initie et coordonne "Festival Liv Kafou", "Semèn Jèn Ekriven Kafou" et "Week-end Poétique".
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