Le métier de l'image : La photographie entre capture de la réalité et l'exaltation de l'imagination

Le métier de l

Né le 23 juillet, Yveson Destin est un photographe qui fait de son art un moyen d’aller à la rencontre de la vie. Membre actif de la structure Rèv Mwen Se Bousòl Mwen (RMSBM) à Carrefour, il considère son appareil photo comme une arme de résistance, un outil d’engagement. Dans une commune devenue le théâtre de nombreuses initiatives communautaires, Yveson ne se positionne pas simplement comme un photographe vivant de son art, mais comme un acteur engagé, déterminé à mettre en lumière l’envers du décor d’un territoire qui cherche à se tenir debout dans un pays à genoux.

Dans le ciel de Carrefour, il ne manque pas de repères lumineux. Forums. Symposiums. Rencontres littéraires. Ventes et signatures. Salons du livre. Chacune de ces initiatives est novatrice, porteuse de sens et inspirante. Mais derrière chaque événement, un homme se donne pour mission de les faire rayonner, de capturer des instants appelés à devenir de véritables œuvres d’art et de les inscrire dans les portails du temps. Cet homme, c’est Yveson.

En plus de couvrir des activités visant à dynamiser la vie communautaire, Yveson excelle dans plusieurs domaines de la photographie, comme il le souligne lui-même. Parmi ceux-ci, on retient notamment la photographie événementielle, urbaine et artistique. Sensible à l’esthétique de la réalité et à la saisie de l’instant, rien n’échappe à son regard. Il s’impose également comme une référence dans la couverture de mariages, de graduations, de baptêmes, pour ne citer que ces événements.

Ce photographe, dont les clichés sont de véritables pépites, illustre parfaitement cette citation attribuée au philosophe français Jean-Paul Sartre : « L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons de ce qu’on a fait de nous. » Ainsi, Yveson refuse de se laisser emporter par le courant du désespoir ou de s’abandonner sur les rives de l’inaction. Par son regard et son sens de l’esthétique, il montre qu’à Carrefour, malgré l’adversité, de nombreuses graines continuent de germer. En ce sens, pour explorer son rapport à la photographie et comprendre comment il se construit à travers son travail, il a répondu à nos questions.

En l'interrogeant sur le rôle de l'imagination dans l'exploration du réel, il répond en ces termes : «La photographie est pour moi une passerelle entre ce que je vois et ce que je ressens. Ce n’est pas seulement l’acte de capturer un moment, mais aussi celui de le transformer. À travers les jeux d’ombre et de lumière, les mises en scène, je peux créer des mondes qui n’existent pas ou réinventer ceux qui existent déjà. La réalité devient une matière première que mon imagination modèle à sa façon. Parfois, ce n’est pas l’image elle-même qui importe, mais ce qu’elle suggère : une mémoire, un rêve, un sentiment. La photographie me permet ainsi de voyager au cœur de mon monde intérieur tout en m’inspirant du monde extérieur.»

On ne voit pas le monde tel qu’il est, on le voit tel que nous sommes, rappe Youssoupha. Ce punchline montre bien que le regard personnel et la subjectivité de chacun. Pour le photographe, il n’y a aucun doute qu’ils peuvent influencer sa manière de capturer et de présenter la réalité. «La réalité est éphémère, elle passe. Mais la photographie a le pouvoir de l’arrêter, de la faire durer, et parfois même de la rendre plus profonde qu’elle ne l’était en vrai. Une larme figée sur un visage peut contenir plus de douleur que mille mots. Un regard, un geste, ou même un silence capturé peut révéler une vérité que les mots ne savent pas dire. La photographie transcende la réalité parce qu’elle extrait l’essence invisible du visible. Elle nous fait ressentir l’infime, l’intime, l’universel — et c’est souvent dans ces détails que l’on touche au plus vrai. Déclare - t - il.
Pour Yveson, son appareil photo n’est qu’un prolongement de ses yeux, mais surtout de son âme. D'ailleurs, « ce qui me touche, ce qui m’interpelle ou me dérange. Là où certains voient une rue vide, je peux percevoir une solitude, une poésie ou un souvenir» poursuit-il. La photographie n’est-elle pas une aventure d’être chez Yveson? Il conclut en soulignant que «la photographie, au fond, un miroir inversé : je ne montre pas seulement le monde, je me montre à travers le monde. Chaque image que je crée est une trace de qui je suis à l’instant où je l’ai prise.»
En définitive, certaines initiatives visent à accomplir un véritable travail de mémoire. Ce sont des étincelles qui refusent l'extinction. Elles invitent la communauté à réfléchir aux problématiques sociales et à poser des actions concrètes en faveur du bien-être et de l’épanouissement de la population carrefourroise. À travers son engagement, Yveson s’emploie à montrer au pays tout entier que, même sous les décombres de Carrefour, des fleurs continuent de fleurir. Pour couronner le tout, il travaille sur un projet retro visant à nous faire voyager dans les années 50 à 80. Pour conclure, ne serait-il pas nécessaire de vous demander : que ferez-vous de ce que l’on a fait de vous ?

• Mardochée Gay

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La Rédaction 263

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