À Thor 12, une zone de la commune de Carrefour, un centre culturel est entrain de se construire. Il portera le nom d'un chanteur engagé qui a laissé une trace indélébile dans le secteur culturel haïtien.

Avec ses 165,16 km2, Carrefour fait partie des trois plus grandes communes de la République d'Haïti tant au niveau de la superficie qu'au niveau de la démographie. Cette zone a été toujours à cheval en ce qui à trait à la culture, explique Harry Jean, Historien de l'art. Il cite la maison de Pétion, l'un des premiers espaces culturels du pays, la galerie de brochette qui réunissait, dans le temps, sculpteurs, musiciens, artistes peintres ainsi que des gens de la littérature. D'ailleurs, la dite galerie eu à recevoir fréquemment la visite de grands noms comme Davertige et Roussan Camille. Fort de ce passé culturel très riche, Harry croit que les carrefourois se doivent de tout faire pour se refaire une santé culturelle tout en saluant cette noble initiative du maire de la commune, M. Jude Édouard Pierre, qui a décidé d'instaurer un centre culturel au niveau de ladite commune: Centre Culturel Emmanuel Charlemagne.

Centre culturel Emmanuel Charlemagne

Doté d'une bibliothèque intégrée, une salle de cinéma, une salle de multimédia et une autre à multiples fonctions, le centre culturel Emmanuel Charlemagne coutera une bagatelle de 39.5 millions de gourdes à la Mairie de Carrefour, précise M. Pierre. Les fonds communaux disposent de 25% de cette somme, le reste sera financé entre autres par le Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT) et le Ministère de la Planification et de la coopératipn Externe (MPCE), dit-il. Par la création de cet espace, le président de la Fédération Nationale des Maires Haitiens (FENAMH) dit vouloir redorer le blason de la commune, détourner l’attention des jeunes par rapport aux activités de débauche tout en les portant à embrasser la lecture, la peinture et tout autre forme d'expression culturelle saine ».


La réalisation de ce projet comblera un grand vide au niveau de la communauté carrefouroise empreinte d'une tendance pousée vers la grivoiserie, laquelle se cristalise par les activités de Dj souvent trop débridées, clame l' un des initiateurs de Festival Liv Kafou qui requiert l'anonymat. Espérant que ce projet puisse arriver à bout, se plaint-il.


À noter que la bibliothèque aura la capacité d’accueillir plus d'une centaine de lecteurs-trices, et la salle de cinéma disposera de plus de trois cents sièges.