Dans tous les domaines de la vie, on trouve des gens qui, après de longues années de travail acharné, ont réussi à laisser leurs empreintes de manière si évidente que même le temps n'arriverait pas à les effacer. Ces hommes ont su faire bonnes oeuvres de leurs génies, question de non seulement créer du lourd, mais encore de tracer la voie pour les générations futures. Dans le monde du cinéma en Haïti, il existe beaucoup de ces gens qui ont fait un travail spectaculaire s'inscrivant en lettres capitales dans les annales de l'histoire universelle. Dans cette liste, tout juste au haut de la page figure le nom de Roland Dorfeuille alias Pyram.


Né le 28 mars 1943, Roland Dorfeuille est un acteur haïtien décédé en octobre 2008 à l'âge de 65 ans, suite à une maladie d'indisposition provoquée par une crise d'hémorroïdes, une maladie qu'il a supportée pendant quarante ans. Très apprécié auprès d'un large public des années 70 à 80, l'acteur de théâtre et de cinéma désigné sous le nom de Pyram est une icône de la scène artistique du pays. Unique dans son genre et dans son style, Pyram est doté d'une capacité exceptionnelle à interpréter avec virtuosité n'importe quel personnage qui lui est attribué. Il a tant de fois fait ses preuves dans des séries télévisées et aussi dans plusieurs films qui ont connu un succès fulgurant, comme "Les Émigrés" du dramaturge polonais Slamovir Mrozek, un texte traduit en créole (Pèlen Tèt) par FRANKÉTIENNE, "Mr Pyram as 812", et "Bouki nan paradi" de Franck Foucher. Il a aussi tenu magistralement une carrière de création publicitaire durant une vingtaine d'années. Pendant ces vingt ans, il a réalisé de nombreux spots publicitaires à la radio et à la télévision pour plusieurs entreprises, entre autres, il y a des concessionnaires automobiles et des entreprises agroalimentaires. L'un de ses spots le plus connu est celui concernant les mesures de sécurité à l'Aéroport de Port-au-Prince.


Pyram a passé une grande partie de sa vie à Jacmel où il s'était marié, mais c'est à sa résidence à Carrefour, à la rue Canne-à-sucre qu'il a rendu l'âme dans l'après-midi du jeudi 09 d'octobre 2008 après quarante ans d'une maladie courageusement supportée, et en dépit de ses atroces souffrances il a toujours refusé de subir une intervention chirurgicale.


Père de trois enfants, Pyram représentait avec beaucoup de précision à travers ses œuvres cinématographiques le mode de vie des jeunes des quartiers populaires. Après sa mort l'un de ses trois fils, Heandel Dorfeuille, s'est lui aussi lancé dans la comédie dans l'intention de continuer allègrement le travail de son père.