Léo Messi, l’exception dans la démesure donnant sa pleine mesur

Léo Messi, l’exception dans la démesure donnant sa pleine mesur

Un soir d’avril deux mille cinq, fidèle sportissibiste ( une émission sportive diffusée sur la Radio Ibo à Port-au-Prince tous les soirs), l’un des animateurs a eu l’impudence de comparer un jeune footballeur argentin pensionnaire du FC Barcelone au dieu-vivant Diego Armando Maradona, idole planétaire. Ces propos ont choqué de nombreux fans à l’époque. Le présentateur après ses propos élogieux à l’endroit du prodige, persistait, invitant les aficionados gauchos à prendre le temps de le voir évoluer. Malgré mon scepticisme, j’ai tenu à regarder la rencontre Barca-Albacete le 1er mai deux mille cinq. Touché de balle velouté, sens du but, facilité technique, vitesse d’exécution et arrogance dans les prises de risques. En quelques minutes, j’ai cru revoir Don Diego à l’œuvre. Le match s’est soldé sur le score de deux à zéro (2/0) dont un but sublime de celui qui allait écrire les plus belles pages du football contemporain sur un caviar du génial Ronaldinho, son mentor. Ce soir-là, Léo Messi a marqué par deux fois, l’arbitre a annulé un but valable que la Var aujourd’hui aurait aisément validé: une étoilé était née. Le plus grand footballeur de tous les temps entamait sa révolution avec candeur, simplicité et sa timidité coutumière. Il a récidivé quelques semaines plus tard contre Getafe en inscrivant un but maradonesque en partant de sa moitié de terrain. Le chroniqueur avait gagné son pari.
 
Plus de deux décennies se sont écoulées, au lieu de raccrocher les crampons Léo le Magnifique ne cesse de nous surprendre after all he has done. La magie opère toujours. Avec lui, le génie a plus d’un siècles. Il est intemporel, éternel. En effet, en abandonnant le haut niveau pour un championnat de seconde zone, la Pulga semblait suivre la pente douce menant à la retraite loin du strass et des paillettes. À tout le moins ses détracteurs ne manquent jamais l’occasion de rappeler qu’il est un « finito bobo », évoluant dans un championnat de marins.
 
L’invitation de la FIFA à l’Inter Miami a donc soulevé une vague d’indignations chez les anti Messi attendu que son club ne méritait nullement cette faveur. La phase de poules vient de s’achever pour les floridiens avec un bilan positif ( une victoire, deux nuls) et une qualification historique amplement méritée à la clef. Le club pensionnaire de la MLS, la ligue nord-américaine, a déjoué tous les pronostics en accrochant le scalp du grand FC Porto dans son armoire à trophées sur un coup de génie du «  vieux » Léo. L’inoxydable Messi garde toujours la main avec sa patte gauche magique. La frappe imparable qu’il a décrochée nettoyant la lucarne de Ramos, le portier lusitanien, rappelle les folles nuits européennes.
 
Au-delà de cette réalisation lors de ce premier tour, ses slaloms, passes millimétrées dans un trou de souris, ses sorties de balles pour soulager sa défense, ses accélérations et dribbles dans une cabine téléphonique éliminant plusieurs adversaires d’une feinte, ses coup-d’oeil, tout démontre que le temps dans son implacabilité n’a aucune prise sur son génie demeuré intact. Léo émerveille le monde du football par ses replacements intelligents en sentinelle devant sa défense, son positionnement de relayeur au coeur du jeu ou encore dans un rôle de facilitateur, de regista. Messi sait tout faire et le fait pour l’amour du sport-roi. Chaque jour qui passe le rapproche de la retraite mais sa passion du ballon rond ne prend pas une ride.
Les retrouvailles avec le PSG n’augurent rien de bon pour Léo dont une partie du public français continue de dénoncer son manque d’implication dans le projet au profit de sa préparation en vue du mondial Qatari remporté contre la France par l’albiceleste. Du reste, les français sont mauvais perdants. Sur un plan purement footballistique le Nain n’a pas que des amis dans le vestiaire du club francilien. Vitinha, dépositaire du jeu parisien, sûr de la puissance de feu de son équipe, doit se lécher les doigts à l’idée de gifler l’Inter Miami et son champion du monde argentin.
Cet affrontement entre David et Goliath promet. Sur le papier, Paris a les faveurs des pronostics. Il faudrait un panier a Messi et ses coéquipiers. Les buts vont pleuvoir. Dans le football une défaillance individuelle peut faire basculer une rencontre. Il suffit d’un rien. Donc, il ne faut pas vendre la peau du petit poucet américain avant de l’avoir tué. Dans tous les cas, l’Inter Miami a déjà remporté son trophée en sortant des équipes mieux classées pour se hisser en huitièmes. Mieux, une victoire contre le vainqueur de la champions League ferait tâche d’huile. Quant au Goat( greatest of all time) Léo, il ne cesse de surprendre les possédés du football qui croyaient pourtant avoir déjà tout vu avec lui. Sa longévité phénoménale laisse présager des jours sombres pour ses détracteurs l’année prochaine. En effet, il pourrait devenir double champion du monde et finir en apothéose.  Messi c’est la constance dans l’excellence pour citer Éric Blanc un chroniqueur du journal français l’Équipe.
Aristote disait que le bien c’est la visée de toute chose. Le Lutin argentin incarne un football dont la pureté fait le bonheur de tous, mêmes de ses adversaires. Ainsi, mon souverain bien et celui de dizaines, voire des centaines de millions de fanatiques à travers la planète, se nomme Leonel Andrès Messi Cuccittini. Un petit pont, une passe lumineuse, une frappe dans la lucarne, un rien en fait procure une joie indicible, indescriptible. Un geste en ce n’est rien peut faire toute la différence pour des aficionados qui n’en demandent pas mieux. Messi c’est donc l’exception dans la démesure donnant sa pleine mesure.
 
New York, 24 Juin 2025
Franck S. VANÉUS, av.

Léo Messi, l’exception dans la démesure donnant sa pleine mesur

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Franck S. Vanéus 46

Avocat et Philosophe...

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