Faire face à l’adversité n’est pas toujours évident. Survivre l’est encore moins quand la vie s’acharne à multiplier les difficultés comme un champ fertile qui rend au moissonneur le centuple de sa semence. C’est probablement la première fois que l’on se demande si cette tempête provient réellement de notre culture du vent. Car ces bourrasques qui arrachent l’espoir dans le cœur de nos jeunes les plus intrépides semblent venir d’ailleurs. Et voilà, la réponse est incertaine. En revanche, le moins que l’on puisse faire à présent, et l’une des attitudes les plus correctes, serait de raviver la foi en la vie dans le cœur de ceux qui sont sur le point de flancher.

Oriol Antoine, jeune photographe engagé envers sa communauté, est l’un de ceux qui croient fermement en l’avenir, en dépit des situations de détresse qui sembleraient le contredire. Mais on le sait bien, les photographes ont souvent cette longueur d’avance qui étanche la vision de toutes influences néfastes. Cette vision panoramique leur permet de voir les opportunités qui se terrent dans les angles morts ; et leur vue perçante, sans jeu de mots – car le jeune photographe porte des lunettes – leur permet également de voir par-delà l’horizon. Ils savent cadrer la perspective de choses qui échappent, saisissent avec la rapidité qui s’impose la lumière fugace qui transite à une vitesse vertigineuse quand on croit que la pénombre s’est enfin imposée. Et tout cela lui a permis de comprendre une chose essentielle : tout comme la flamme d’une bougie qui en allume d’autres, l’espoir se transmet entre pairs, jusqu’à embraser totalement l’âme collective.

Dans un contexte où certains sont convaincus que les mots ne servent même plus de palliatifs, Oriol invite les jeunes à faire usage de leur plume pour répandre un message d’espoir à travers un concours de texte. LESPWA veut donc encourager les jeunes Haïtiens à exprimer leurs sentiments et leurs espoirs d’un meilleur lendemain à travers l’écriture, mais surtout à leur inspirer la résilience et la solidarité. Les jeunes ont jusqu’au 28 février 2025 pour rédiger une lettre de 1 000 à 1 500 mots dans laquelle ils auront à encourager un ami, lui faire valoir les nombreuses raisons pour lesquelles il devrait garder espoir malgré les difficultés. Les lettres seront acheminées à antoinoriol@gmail.com ou via WhatsApp au + (509) 4726 07 38. Une magnifique occasion pour transmettre à un proche la magie des mots, mais surtout de gagner l’un des prix récompensant les trois meilleurs textes sélectionnés d’après un vote du jury et l’appréciation du public, à travers la plateforme Facebook.

La légende de Cher Ami raconte l’histoire de ce pigeon voyageur qui sauva la vie à près de deux-cents hommes lors de l’offensive Meuse-Argonne, en octobre 1918. Il survit au danger durant vingt-cinq minutes, et parvient à destination en dépit de projectiles reçu à la poitrine et à un œil. Couvert de sang, l’une de ses pattes ne tenant à son corps que par un tendon, il vient de livrer un message d’espoir qui empêchera au Lost Battalion de se faire décimer. La postérité garde la mémoire de ce héros atypique et son histoire ne cesse d’inspirer partout dans le monde. Ainsi, on comprend encore une fois la puissance indéniable d’un message délivré au moment opportun. Et puisque l’histoire, souvent, suit son cours sans toutefois se distancer du cycle de certains éléments récurrents de la vie, Oriol Antoine offre l’opportunité à tout jeune haïtien âgé de 16 à 30 ans de faire de leur voix la bouée de sauvetage salvatrice qui tirera un ami des gorges de l’enfer.

Haïti valse sur des charbons ardents. Dans son cœur, là où se nichent ses enfants dans la douleur et la tourmente, le chaos remplit sa mission ignoble au quotidien et terrorise plus d’un. Sombre tableau dans lequel contraste rêves et défis, désespoir et devoir. La vie dans la perle des Antilles arbore ce ton grotesque d’une œuvre inachevée, oubliée à son sort dans un grenier dénué de la moindre lueur d’espoir. Or, cela semble tout à fait erroné puisque l’espoir, peu importe la tournure des choses, demeure le dernier rempart des hommes, entre la ligne fine de leur vie et la frontière de l’au-delà. C’est l’un des rares éléments fondamentaux qui régissent notre existence et sur lesquels les bourreaux n’ont aucun pouvoir. Malheureusement, avec le mal qui se pérennise, le quotidien dont l’horizon ne cesse de s’assombrir et qui semble étendre ses tentacules partout, certains perdent toute flamme de cet espoir qui permet de garder foi en la vie. Mais heureusement, puisque la solidarité a écrit ses plus belles pages d’histoire dans celle d’Haïti, on sait que c’est une tradition à ne jamais oublier, un héritage qu’il ne faut surtout pas rejeter. Alors faites de votre plume la baguette magique qui transformera à tout jamais la vie d’un proche !

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