Carrefour-Feuilles : quand la chaos ne suffit plus, le génocide arrive au galop

Carrefour-Feuilles : quand la chaos ne suffit plus, le génocide arrive au galop

J’ai longtemps hésité avant de publier cet article, un de plus, sur ce génocide orchestré de mains de maîtres par le PHTK en famille et alliés depuis quelques années dans le souci à la fois de se pérenniser au pouvoir et d’échapper à la justice. Les récentes attaques contre les populations de Carrefour-Feuilles et des localités avoisinantes relayées par de nombreux médias en ligne et surtout les cris désespérés de mon ami Gary Victor obligé d’exfiltrer d’urgence sa mère âgée de quatre-vingt-huit ans de son domicile de toujours, ont poussé mon indignation dans ses derniers retranchements. Il faut se rendre à l’évidence, le hasard n’existe pas en politique. Le gouvernement dirigé par Ariel Henry exécute à la perfection la feuille de route des maitres du monde.
 
Ainsi, l’état de délabrement moral, institutionnel, physique grâce auquel, en continuateur des administrations de Joseph Michel Martelly et de Jovenel Moise, le gouvernement maintenant le cap vers les abîmes, témoigne d’un profond mépris pour ce peuple et pour son histoire. Pire, le complexe de l’esclave à talents qui protège les intérêts de ses maîtres au péril de sa vie, survivance de l’époque coloniale, sommeille au fond de la conscience endormie de ces pseudos intellectuels, détenteurs de nombreux diplômes et distinctions en mal de reconnaissance et surtout désireux de s’enrichir à tout prix. Le cher Ariel Henry dénonce, commente le moindre fait divers à l’étranger. Curieusement, il ne voit ni n’entend les misères, malheurs et cris assourdissants d’un peuple oublié ( rejeté devrais-je dire) des puissants de ce monde. Grâce à la violence des gangs et par la violence policière, réprimant toute manifestation antigouvernementale dans le sang, le gouvernement matte le mécontentement populaire.
 
D’un autre côté, les formateurs à l’académie de police n’ont pas enseigné la solidarité aux jeunes. « Nan lapolis chak koukouy klere pou je w ». Souvenez-vous de ceux envoyés à une mort certaine à Martissant sous l’administration de monsieur Jovenel Moïse. Imperturbable le haut état-major s’était enfermé dans un silence complice. Pusillanime, le reste de l’institution policière préférait protéger son quotidien.
 
Pas plus tard que cette semaine alors que des frères d’armes font front pour contrer les bandits emmenés par « Ti Lapli » à Carrefour-Feuilles, au même moment, au Champs-de-Mars des agents de la police chasse à coups de gaz lacrymogènes la population aux abois en quête de protection. Aujourd’hui, les policiers pour la plupart servent et protègent les hommes et femmes au pouvoir sans se soucier du sort de leurs concitoyens livrés à eux-mêmes. Dans la police haïtienne on vend son humanité pour un morceau de pain. Le reste de la société marche au pas !
 
Le spectacle inhumain de la mère de famille assise à côté du corps sans vie de son fils me renvoie l’image de ma propre mère dans la même situation. J’avoue n’être pas un saule pleureur. Mais, dans ces circonstances pleurer est mon unique réconfort. L’image du petit bout d’homme transportant sur son dos ce qu’il peut pour fuir le théâtre des hostilités crève l’âme de tout être humain. En cette période de l’année, ce petit garçon devait disposer de crayons et du papier pour colorier son monde aux milles arcs-en-ciel. Le moment est venu sécher ces larmes une bonne fois. « Li lè pou la kwa sispann dòmi lakay Nou ». Il est grand temps de mettre fin à cette farce. Haïtiens vous êtes seuls dans cette lutte sans merci pour votre survie. La gangstérisation accrue des bidonvilles ne laisse pas de doute sur les motifs évidents du PHTK de réduire à néant, dans le sang,  toute opposition à ses visées hégémoniques.
 
 
Chers compatriotes, souvenez-vous que les usurpateurs amènent, choisissent, provoquent des troubles afin de vous faire gober des projets qu’en temps de paix vous n’aurez jamais accepté. Jean Jacques Rousseau en cela avait vu juste. Peuple Haïtien réveillez-vous. Vous devez, comme en 1804, vous libérez seuls du joug de vos oppresseurs. Les amis sont trop occupés à bronzer au soleil et profiter des charmes de ce pays paradisiaque quand ils ne soustraient pas subrepticement les ressources de son sous-sol pour s’intéresser au malheur de son peuple. Réveillez-vous, car Vertières endeuille encore l’humaine conscience à fleur de peau des esclavagistes. Le nom de Jean Jaques Dessalines traumatise encore quelques manants. Réveillez-vous et défendez vos vies! Sinon, dans un avenir proche le Peuple Haïtien de communauté en voie de disparition sombrera dans l’oubli le plus total.
 
 

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Franck S. Vanéus 43

Avocat et Philosophe...

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