La pauvreté dans le monde s'accroît pendant que de hauts dignitaires d'État vivent dans le luxe et de la sur-abondance au détriment de la majorité. Le peuple qui végète dans la promiscuité, dans certains Etats, tente de se soulever en réclamant de meilleures conditions de vie et rejetant toute la classe politique qu'elle juge corrompue et responsable de leur misère. C'est le cas entre autres d'Haïti, de l'Algérie, du Liban, de l'Irak et du Chili.
Dans d'autres Etats, les gouvernements font des efforts de bonne gouvernance tout en réduisant la corruption, appliquant une politique d'austérité, arrestation des fraudeurs, saisie des biens, etc. Tout ceci pour un développement de leur pays et un mieux-être de la population.

Qu'en est-il des efforts entrepris en Haïti pour combattre la corruption ?
S'il est vrai en Haïti qu'il existe des institutions dont l'ULCC, l'UCREF et la CSC-CA pour agir sur la mauvaise gouvernance, mais la réalité confirme leur inexistence, et s'empire par une JUSTICE morte dans ce pays. En fait ce sont des institutions qui n'existent que de nom. En Haïti les politiques soupçonnés de corruption sont vite promus avec un prétexte de "Persécution politique". Preuve: leur bilan est toujours élogieux. Notre sous-développement politique se résume ainsi.

De ce fait, la corruption en Haïti devient normale parce que l'impunité c'est aussi normale. Pire c'est quand l'État la confirme haut et fort tel qu'a fait la Présidence de Jovenel Moise.
En effet, la corruption en Haïti ne date pas d'hier (non pas pour dédouaner aucun gouvernement). Depuis la genèse de cet Etat, des slogans des dirigeants politiques font allusion à la corruption et au laisser-faire. Pour Dessalines c'est "Plumer la poule mais ne la laisser pas crier". Et pour Pétion c'est "Voler l'État n'est pas voler".

Dans les gouvernements récents, il y en aussi. L'ex président René Garcia Préval dans son slogan "Naje pou w soti" et le gouvernement Martelly-Lamothe "Tout pou Pèp la" pérennisent cette pratique. En fait les slogans traduisent le laisser-faire, l'irresponsabilité de l'État, le populisme, etc. Ce qui pourrait clairement favoriser des cas de corruption à répétition en Haïti.
Il n'est pas surpris d'entendre un élu haïtien déclare : <<Dans la durée de mon mondat, une partie pour moi et l'autre pour le peuple>>. Et la politique en Haïti devient une source de richesses. Ainsi, même après avoir élu ils sont toujours en préparation d'élection.

Attaquons maintenant le slogan de la Présidence Jovenel Moise, "Ti rès la pou Pèp la".
À titre de rappel, Jovenel Moise est issu du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), donc c'est le dauphin de Joseph Michel Martelly, Président de 2011-2016. La Présidence qui a construit 25 stades invisibles dans le pays, une Île-à-vache touristique de rêve, des aéroports et des hôtels sur du papier, des petits ponts pour des millions de dollars américains, etc.

Dans un contexte où on réclame la démission du président Jovenel Moise, épinglé de corruption présumée dans tous les rapports récents des institutions du pays, notamment de la dilapidation des fonds de PetroCaribe, il confirme la corruption d'État avec son fameux slogan "Ti rès la pou Pèp la". À cela on peut se demander : Qui a pris le gros lot? Combien il en est? Qui est le peuple? Combien qui lui est revient? De ce slogan un ensemble d'interrogations et grincement de dents de la population s'enchaînent. De quel reste parle le Président? À cela des internautes réagissent et réclament tout le Fonds Petro-Caribe estimé à plus de 4 milliards de dollars américains dont le nom du Président a été cité plusieurs fois dans tous les rapports récents.

Ce slogan, une confirmation de la corruption.

Point n'est besoin d'être un grand intellectuel pour bien cerner ce slogan. "Ti Rès la pou Pèp la" c'est dire tout simplement qu'on a tellement pillé les caisses de l'État, laissons ce qui reste (grapday monnen) maintenant au peuple souffrant de la misère. En bref, la Présidence se montre consciente et coupable de la corruption d'État et de la mauvaise gouvernance, des pratiques qui font d'Haïti un pays invivable même pour des animaux. C'est donc le pays le plus corrompu et le moins heureux de la Caraïbe, avec des conditions socioéconomiques très précaires de la population.

S'il fût un temps où les gouvernements d'Haïti se faisaient présenter comme champion de la bonne gouvernance, avec le phénomène catastrophique Jovenel Moise, c'est l'État qui prend le devant pour confirmer sa corruption. De cette confirmation on ne peut même s'attendre à aucune attestation, la saisie des biens, etc. Car, en Haïti le pouvoir politique ou l'administration publique est un bien privé où le désastre économique et financier est légitime.

"Ti rès la pou Pèp la": le peuple réclame le gros lot
Avec ce slogan qui ridiculise les mouvements populaires, les efforts des citoyens qui payent des taxes et impôts, en complicité du délabrement de nos systèmes sanitaire et éducatif. Un slogan qui dit tout de notre misère, de l'inflation, du chômage, d'absence d'infrastructures de base, etc. Pendant que la Présidence de Jovenel Moise confirme qu'elle est d'emblée dans la corruption, il est bien le moment pour le peuple d'intensifier leurs revendications afin que lumière soit faite sur la corruption d'État. Ainsi, le peuple est tenu de réclamer le gros lot notamment les contrats de courant électrique, les franchises de douane, les contrats de Dermalog, d'Agritans, de Betex, d'hélicoptère, etc. Aussi, il faut questionner ses nombreuses commissions fictives.

Plus de deux siècles après notre indépendance, on ne cesse d'assister à des amateurs politiques qui n'ont aucune sensibilité pour le peuple. Leur seul objectif c'est d'être riche, et la conquête du pouvoir politique en est le moyen le plus sûr. Il n'est donc pas trop tard de rejeter toute cette politique haïtienne!!!

Ensemble, construisons l'Haïti des Haïtiens.



Alexandrie, le 30 décembre 2019