Ar Guens JEAN MARY est né à Port-au-Prince et vit actuellement à Jacmel. Il est poète, librettiste, performeur et responsable culturel au Centre Culturel Maurice Cadet. Lauréat du Prix international de l’invention poétique et de la traduction en langue(s) créole(s) 2022 pour son manuscrit «Wòch se premye pwen m voye deja» lors du Festival Mai.Poésie de l’association Balisaille (Martinique), Ar Guens est aussi l’auteur de La bouche du poète n’est pas un anus ordinaire (2021, Éditions Floraison) Suivi de En plein cœur du Je, A la poésie blessée par balles (2019, Éditions du Pont de l’Europe) et Le Nil noir de la vallée blanche (2017, Éditions A TOI).
Cinq questions à Ar Guens Jean Mary
Pourquoi et pour qui écrivez vous?
La raison d’écrire émane toujours d’une urgence. Une urgence bouillonnante en soi. Moi, j’écris pour crier à voix haute mes volcans du dedans; donner la parole à ce que je traîne comme ombre et lumière. Pessoa nous dit : «La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas.» Cette vie ne me suffit pas alors je l’écris comme je peux pour tuer le temps qui passe…et il m’arrive, dans cet exercice là ou dure métier d’exister, de pointer du doigt l’humaine condition, de déplacer, avec les mots coeur sur la main, le réel vers ce qui est essentiel à la vie.
D’où vous vient cet amour pour la littérature ?
Cet amour vient, selon moi, par le fait que la vie ne m’a pas donné d’autre choix d’exister avec/par les mots et ce qu’ils ont développé comme rapport avec le monde et les êtres vivants.
Qui trouve-t-on dans votre bibliothèque ?
Dans ma petite bibliothèque on trouve : Romain Gary, Camus, Pagnol, Bukowski, Kundera, James Noël, Inema Jeudi, Trouillot… pas mal d’auteur.e.s de la littérature classique / contemporaine d’Europe et d’Haïti.
Être poète ou écrivain.e en Haïti, c’est aussi tenter d’apporter, dans la mesure du possible, un peu de sa lumière citoyenne à la nuit des cœurs.
Être écrivain poète en Haïti veut dire quoi pour vous?
Être poète ou écrivain.e en Haïti, traduit une certaine cohabitation avec le chaos et le sentiment, parfois, d’impuissance face aux crises quotidiennes que traverse le pays depuis plus de deux siècles. Être poète ou écrivain.e en Haïti, c’est aussi tenter d’apporter, dans la mesure du possible, un peu de sa lumière citoyenne à la nuit des cœurs. « à creuser des galeries vers le ciel ».
Avez-vous d’autres passions que l’écriture ?
L’écriture ou la littérature en générale, c’est le domaine de la fragilité humaine. Je me vois très mal passionné d’autre chose que la vie en soi et ce que l’écriture offre comme moyen modeste. Moyen d’exister au monde et auprès des êtres que l’on aime.
La Rédaction 242
Kafounews
1 Commentaires
camillelaurie206@gmail.com
January 24, 2023 - 11:22:00 AMIl n’existe pas mieux que la littérature .