Jonel Juste, tout par et pour la poésie

Jonel Juste, tout par et pour la poésie

A l’ère du numérique, certaines personnes seraient tentées de croire que la littérature est en train de perdre de son attrait et de l’intérêt qu’elle suscitait jadis chez les gens. Si cette nouvelle ère qui rend tout plus pratique a tendance à orienter les jeunes vers d’autres violons d’Ingres, elle offre cependant l’opportunité de mieux corréler divers passionnés littéraires du monde entier. Avoir la flamme littéraire qui transcende son être est un don. Partout où l’on va, on demeure dans le sillage de mots et de vers qui, par un matin brumeux ou un après-midi ensoleillé, avaient bercé le quotidien. A ce carrefour de la vie, la rédaction de Kafou News a pu rencontrer Jonel Juste.

Ce journaliste, poète, nouvelliste et éditeur, né à Port-au-Prince le 2 octobre 1980, ne respire que par les mots. Son parcours est, à l’instar des recueils de poèmes qu’il publie, une œuvre riche en rebondissements et sertis des plus beaux exploits. Il a débuté très longtemps, avant même d’imaginer que finalement cette passion allait l’emmener sur des sentiers de sempiternelles euphories concoctées avec la plus grande ferveur littéraire. Sa passion voit le jour alors qu’il est bibliothécaire et animateur culturel de l’Atelier de Création Marcel Gilbert à la Bibliothèque Justin Lhérisson de Carrefour. Il participe en l’an 2001 au concours « Dictée des Amériques » à Port-au-Prince où il représente Haïti en terre canadienne. Il est lauréat du concours et réitère l’exploit trois ans plus tard en étant l’un des gagnants du concours de poésie organisé par l’Ecole Normale Supérieure de Port-au-Prince. Outre ses brillantes études en Communication et en journalisme, il publie de nombreux ouvrages littéraires dont Astres et Désastres, un recueil de poèmes qui évoque son attachement à sa terre natale.

Le jeune bucheur qui réside en Floride depuis bientôt douze ans n’a jamais cessé l’exercice de son art. La plupart de ses articles sont repris par de prestigieux médias américains à l’instar du Miami Herald ou le Miami Times. Cependant, cette aventure fructueuse dans le journalisme n’a pas suffi à tarir l’impétueux torrent littéraire qui déferle en lui. C’est ainsi, d’abord pour se faire plaisir lui-même, que nait Carrefour Poésie en novembre 2020. Grâce à son téléphone, il enregistre des textes tirés de ses ouvrages. C’est un sentiment de nostalgie qui l’anime. Il se remémore ces instants où, à la Bibliothèque Justin Lhérisson, il s’abreuvait du nectar des œuvres de Castera, Phelps, Trouillot ou Frankétienne. Il assure que cette période fut l’une des plus belles de sa vie. Alors, imprégné du furieux désir de remonter le temps, il donne vie à des textes, il les anime par la puissance de sa voix. Le podcast n’a été qu’un choix pratique pour lui.

Honnêtement, le podcast était le choix le plus facile, narre-t-il. Il suffisait juste de télécharger une application sur mon téléphone et… bâton! Cette petite application (Anchor) est un studio à elle seule. On peut faire bien des choses avec. Lorsque je voulais lire, il me suffisait de trouver un endroit tranquille et j’enregistrais des textes sur mon smartphone.

Toutefois, il est souvent contraint de recommencer plusieurs fois avant d’être satisfait du résultat. Il lit généralement la nuit, alors que toute la maisonnée s’enlise dans un profond sommeil. A sa grande surprise, des milliers de personnes affluent vers son podcast. Lui qui passe des heures à lire avant de dormir, il constate que d’autres personnes l’écoutent durant les heures les plus avancées de la nuit, probablement afin de trouver grâce aux yeux de Morphée. Son désir de se replonger dans sa passion de naguère est désormais une aubaine pour des milliers d’auditeurs à travers le monde.

Chaque personne entretient un rapport avec la littérature qui peut varier en fonction de son vécu ou de sa perception du monde. Pour Jonel, la littérature est une thérapie. Est-ce pour lui le moyen d’échapper au stress du quotidien ? De soigner la nostalgie de sa terre natale ? Il en convient résolument. La littérature lui permet d’échapper effectivement à la dure et stressante réalité quotidienne, de recréer, d’inventer un monde idéal, ou encore de voyager dans d’autres mondes, des mondes imaginaires où les rêves sont possibles. Un choix gagnant pour lui qui affirme avoir beaucoup appris durant cette aventure. Durant cette période il a eu la possibilité de publier de nombreux ouvrages. Dans un milieu où les difficultés surgissent de nulle part, il a été quelquefois aux prises avec certaines contraintes qui ont failli lui coûter cette passion qui définit la quintessence de son être. Néanmoins, son désir d’apporter sa pierre à l’édifice de la littérature n’a jamais cessé de relancer la machine de sa résilience. Il avance désormais avec détermination et envie. Toujours empreint de cette nuance d’humilité qui le conditionne à admirer les plus illustres poètes qui ont posé les jalons de cet univers littéraire qui fait tant rêver.
Il est une voix parmi tant d’autres à écouter et ne souhaite pas s’arrêter tant qu’il y a des poèmes à lire. Alors on peut déduire qu’à ce carrefour de la poésie, dans lequel Jonel Juste a posé ses jalons, la passion littéraire qui anime les amateurs de poésies foisonnera encore longtemps…




JRC

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La Rédaction 213

Kafounews

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