Lire: cette initiative qui se passe de l'excès.

Lire: cette initiative qui se passe de l

Avec le ventre troué de faim, je me suis rendu quelque part pour manger un truc. Bien aéré, propre, ce restaurant sur la route de Delmas sait créer une atmosphère qui allume l'appétit. Fasciné encore plus par la qualité de la nourriture, j'ai mangé jusqu'à me sentir lourd, incapable de lever les pieds. Je reste donc pour profiter de l'air potable qui règne dans l'espace. Entre-temps, je me suis mis à faire des réflexions autant inutiles qu'existentielles. Comme me demander mais pourquoi on n'a pas le pouvoir de régler la capacité de réservoir de notre ventre? Qu'est ce qui aurait dérangé si nous avions une sorte d'interrupteur pour Off/On plus d'espace dans le ventre. Un lot de questions qui toutes sont en rapport avec le degré de permissivité à propos de l'excès, celui de manger bien sûr.

Je persiste. Il m'est venu maintenant à l'esprit de questionner l'excès tout court. Malgré son aspect relatif, il y a en des démesures absolues. Des seuils. Et personne ne peut peut nier les effets nuisibles des excès. Par contre, il y a une chose, une activité qui est exempte de cet état: la lecture.

On ne peut pas être un lecteur satisfait. C'est une entreprise à nature insatiable. D'ailleurs, c'est le genre de chose, à mesure qu'on le fait, on se rend compte qu'on n'en fait pas assez. La lecture est la figure parfaite de l'incommensurable. Lire beaucoup reste un idéal jamais atteint. Un champ auquel l'excès ne nuit pas. Cette pratique nous fait habiter l'horizon inatteignable du savoir. On doit se munir d'une passion inextinguible, et se dire qu'on est un marathonien de la lecture, un marathon certainement sans ligne d'arrivée.

Face à cette immensité, il n'est pas osé de dire que la lecture soit une activité intrinsèquement excessive. Lire, c'est une affaire qui peut se permettre d'être autonome, indépendante de la vie en général. C'est une vie à part. Quand on vit et on lit, on est entrain de vivre deux fois. Au bout du compte, On devrait pas s'abstenir du droit à la boulimie livresque tout en étant prudent de ne pas tomber dans l'obésité intellectuelle.

Share

J Kendy Clermont 9

Sociologue

Laisser un commentaire

1 Commentaires

  • Jean Francois Romy

    April 25, 2020 - 02:14:16 PM

    J'ai adoré...