À quelques encablures du 18 Août, la date prévue pour la deuxieme vente signature du livre "Zantray", l"obligation nous interpelle,comme l'effet plombant d'un soleil d'été, de parler de ce livre majeuteusement écrit en créole.

Il est encombrant de mesurer, entre incisivité et factualité, quel caractère y est le plus gravement développé. La plume de Gabynho a toujours pu déchirer les voiles de la réalité tel un bistouri manoeuvré avec dextérité par un chirurgien. Une ecriture radicale. Et, dans cette lignée, "Zantray" ne marque pas une exception.

Loin d'inscrire ce receuil de nouvelles dans le réalisme merveilleux, chaque nouvelle, par son titre, nous feint une métaphore de façade, laquelle métaphore est en étroite relation avec notre idiosyncrasie. Des titres comme : lanvè landrèt, pi bonè se granm maten, bwa mare, te vèvenn, pour ne citer que ceux-la, nous maintiennent dans l'imaginaire linguistique Haïtien.

De surcroît, cela va sans dire, que, vu la langue de rédaction, le livre entretient un rapport étanche avec la culture du marronage dont fait montre le créole. Un verbe dissimulé. Assimilé.

Le texte est riche. Gabynho a su choisir des tittres à haute intensité poétique pour nous donner accès à des réalités brutes. C'est pas facile, surtout quand on en est partie prenante.

À travers 86 pages, la litterature et la langue créole sont magnifiées. Un texte apparemment facile a écrire pour un auteur qui fait de ses quotidiens des pièces pour constituer son puzzle littéraire. On hume le réel dans chaque interstice de ses mots. Il est donc évident de s'imposer la lecture de Zantray, et, le Choisir comme son texte de prédilection pour cet été, c'est une affaire de vie, de jouissance et tout ce qui va avec.