Dans son ouvrage Auréole créole, Godson Moulite signe une œuvre d’un rare pétard, à la fois poétique et théorique et profondément humaine. Par ce titre « auréolé créole» il pose d’emblée le ton d’une quête intérieure : celle de la vérité de soi à travers la perte, le déracinement et la lumière retrouvée.
Ce livre théoriquement vaudouesque au sens contemporain, semble émerger d’un combat entre l’ombre et la clarté, entre l’héritage et la liberté. L’auteur y fait de la créolité non pas une simple identité culturelle, mais une expérience existentielle, un espace de passage où se mêlent les langues, les mémoires et les douleurs du monde.
Dans cette démarche, le poète interroge l’écriture humaine à travers le prisme du métissage et de l’exil. Du vaudou à la littérature Le don se dépouille, le contexte miroir, et la parole, chargée de silences, réinvente son propre souffle. Le français et le créole y dialoguent comme deux forces contraires et complémentaires : l’une structure, l’autre libère. Ce mariage linguistique donne naissance à une écriture vibrante, dense et sensuelle, où chaque vers semble porter la trace d’une renaissance.
Auréole créole apparaît alors comme un manifeste pour la reconnaissance de soi, un hymne à la transformation intérieure. Derrière la douleur et la séparation, de quelques poètes célèbres de la résilience, la beauté des métissages, la lumière arrachée à la nuit.
Dans un monde souvent fragmenté, cette œuvre nous rappelle que se perdre n’est pas toujours s’éteindre, mais parfois le seul chemin pour se retrouver.
André Fouad
Auréole Créole, un essai poétique et du vaudou haïtien

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