Le festival Quatre Chemins s’achève. Du 25 novembre au 7 décembre 2024, la 21e édition du festival Quatre Chemins s’est déroulée à Port-au-Prince, sous le thème suivant : ‘’Non aux masques et mascarades’’. Plusieurs artistes, dont l’invitée d’honneur, Florence Dupuy, n’ont pas pu être présents en chair et en os dans le festival. Au milieu des détonations des mitrailleuses des gangs armés, une pléiade d’événements se sont quand-même tenus grâce à la passion des professionnels de la scène, la détermination de l’équipe du festival et l’amour des mordus de la culture. Face à la faillite du pouvoir public et au chaos, l’art résiste et dénonce. La 21e édition du festival Quatre Chemins, cet événement qui tend à soutenir et développer les arts vivants et à libérer les imaginaires a occupé les esprits pendant un mois. En raison de la crise généralisée à laquelle fait face le pays, des changements se sont opérés dans la programmation, mais n’empêchaient le bon déroulement du festival. En plus de spectacles et performances artistiques, le festival s’est transformé en un véritable espace de débat et de réflexion. Du 17 au 24 novembre 2024, un ensemble d’activités en amont ont eu lieu, dans les locaux de l’Association. En prélude au lancement officiel, jumelaient lectures, conférences, projections, entre autres. On se rappelle encore de la mise en lecture des pièces de l’autrice libanaise Hala Moughanie ou encore celle de Brigitte endiablée du dramaturge Erickson Jeudy. On souviendra bien de la mise en lecture de Perejil de la dramaturge Mélissa Béralus ou celle de On ne part pas en guerre avec une vie qui danse de Phanuella-Thommy Lincifort. Les lecteurs comédiens se sont bien illustrés dans leurs exercices. Outre les lectures, un ensemble de conférences ont marqué cette édition. C’est peut-être la seule édition à avoir accueilli autant de conférenciers. Qui dit mieux ! C’était des conseils, des préventions, en un mot, des paroles édifiantes en ces temps qui courent. Portée sur les traumas et traumatismes et leur impact dans la vie de nos jeunes et notre vie, ces rencontres ont le mérite d’aider les festivaliers à faire face à cette situation de crise généralisée qui affecte notre santé physique et mentale. On ne va pas oublier des projections de films, dont la Cité de Dieu de Fernando Meirelles et Káttia Lund. Elles ont aussi apporté leur grain de sel à ses semaines qui annonçait le lancement officiel du festival. Comme annoncé, les responsables de Quatre Chemins ont donné le coup d’envoi, le 25 novembre 2024, à Port-au-Prince. Une ville quasi détruite. Plusieurs spectacles se sont enchainés. Au quartier du festival Quatre Chemins, le public a répondu à l’appel. Pas en grand nombre ; le climat sécuritaire délétère l’oblige. Les festivaliers ont eu droit à la mise en scène de la pièce Aimer en stéréo de l’autrice et metteuse en scène, Gaëlle Bien-Aimé, avec Charline Jean Gilles et Amandine Saint-Martin. Ont suivi plusieurs spectacles et performances : Fifi, les tambours et les étoiles de Stéphanie François, avec Emmanuela Bazile, Florentz Charles, Johanne Jean-Philippe et Berlie Joseph. On notera également les spectacles Legba de Kensley Goodwens Salnave ; ‘’ Le cri de Mapyang’’ d’Anaïs Orlane Raymond ; ‘’Quelque part en decembre’’ de Syto Cavee, avec Daniel Marcelin et Lorrane Charles ; ‘’ Fanm Soley’’ et ‘’ Pawòl chouchoun de Florence Jean-Louis Dupuy, ‘’LIMINEN ‘’ d’Adlyne Bonhomme, mise en scène par Jenny Cadet, avec Néhémie Lamarre, Andresil Widelande et Marc-Henry Chery. Aussi bien la pojection du film ‘’La haine ’’ de Mathieu Kassovitz et les rencontres Café poésie avec des poètes et diseurs. C’était des rencontres inoubliables. Un mois de partage, d’apprentissage et de passion. Au Centre culturel Brésil-Haiti, le festival a fermé ses portes avec le concert titré ‘’ Un pas de plus’’ de Maudeline François, plus connue sous son nom de scène ‘’ La Fameuse Maude’’. Elle a offert une belle prestation au public de quatre Chemins. On se rappelle ses belles interprétations : Sesilia, Pye figye, Mistè damou, My baby, Nan lakou a et ‘’vole’’ pour rendre hommage à l’artiste iconique, Mikaben. Une belle édition avec des rencontres passionnantes et mémorables. Une édition réussie contre vents et marées. Pari gagné pour l’Association quatre chemins qui, à travers ce festival, apporte sa pierre contributive à l’édifice culturel et artistique haïtien, depuis une vingtaine d’années. En dépit de la crise sociopolitique du pays, ces festivités s’érigent en roseau qui résiste aux vents et aux tempêtes. Rappelons au passage que dès sa fondation en 2003, cette manifestation culturelle et artistique avait du faire face aux tensions politiques. Depuis plus de cinq ans, le festival se réalise toujours dans des circonstances particulières. On citera le fameux Peyi lòk, puis la situation de violence sans précédent, avec les gangs armés. N’empêche que les artistes continuent de créer, l’équipe du festival Quatre Chemins continue de réinventer et se mettre à la hauteur se battre pour réaliser les objectifs fixés. La prochaine édition de novembre 2025 aura comme invité d’honneur le célèbre comédien et co-fondateur du festival, Daniel Marcelin Gertrude Jean-Louis
Radio Télé Lumière a fait des heureux le 10 novembre dernier à Carrefour. En effet, dans le cadre d'une initiative baptisée "An n voye yo lekòl" visant à suppporter les ménages pour la rentrée scolaire, les responsables de la RTL ont distribué environ trois cents (300) kits contenant valises, cahiers, plumes et instruments géométriques aux bénéficiaires grâce à la cotisation de cent (100) bienfaiteurs. Dans un contexte d'insécurité quasi généralisée ou la majorité des parents haïtiens peinent à joindre les deux bouts, une telle initiative arrive au bon moment.
Les mots s’apprêtent à prendre vie et à se libérer des pages de "Lapèsòn" pour nous emporter vers des horizons où les émotions se déploient sans limite. Christopher Pierre, poète des âmes sensibles et des mots qui résonnent, nous ouvre les portes de son univers lors d'une vente-signature exceptionnelle, le samedi 16 Novembre 2024 à 14h00, au Chapo Bar Resto situé à Mon Repos 38. "Lapèsòn" n'est pas un recueil comme les autres : il est un voyage, une traversée d’émotions qui nous guide au cœur de l’intime, là où chaque vers vibre et murmure des vérités que l’on n’ose dire tout haut. Ce recueil est l’expression sincère et profonde d’une sensibilité que Christopher Pierre offre à ses lecteurs comme une invitation à la réflexion, à la contemplation et à l’évasion poétique. Ses mots, choisis avec soin, tissent des histoires où chacun peut se reconnaître, des histoires d’amour, de souffrance, d’espoir et de résilience. La rencontre avec Christopher Pierre sera une occasion rare d’échanger avec un poète passionné, un artiste pour qui chaque mot compte, chaque image résonne. Cet après-midi au Chapo Bar Resto s’annonce comme un moment privilégié, où l’ambiance feutrée du lieu s’accordera à la profondeur de l’œuvre. Les participants pourront écouter Christopher lire des extraits de "Lapèsòn", où chaque syllabe semble être une caresse ou un cri, une ode aux sentiments que nous portons tous en nous. "Lapèsòn" n’est pas seulement un livre à lire, c’est un livre à ressentir, à vivre. Au fil des pages, les lecteurs se retrouvent immergés dans un univers où le quotidien s’enrobe de poésie, où la simplicité des mots touche à l’universel. Christopher Pierre nous livre ici un miroir, où l’on voit se refléter la beauté, mais aussi les fêlures de l’âme humaine. Que vous soyez passionné de poésie ou simple curieux, ne manquez pas cette occasion de rencontrer Christopher Pierre et de repartir avec un exemplaire dédicacé de "Lapèsòn". Cet ouvrage, empreint de délicatesse et de profondeur, trouvera sans doute une place spéciale dans votre bibliothèque et dans votre cœur. Alors, laissez-vous emporter par les mots, venez écouter la voix du poète et partager un moment d’évasion poétique. Le Chapo Bar Resto, à Mon Repos 38, se prépare à accueillir cette rencontre littéraire, un instant suspendu où l’art de la poésie est à l’honneur. Auteur: Schneider vertus
On ne change pas une formule qui gagne. Cet aphorisme qui est en fait une paraphrase empruntée au jargon du football ( on ne change pas une équipe qui gagne), traduit bien le retour en fanfare à la présidence de l’ancien magnat de l’immobilier américain Donald J. Trump. En effet, le New Yorkais a remporté l’élection présidentielle avec la manière, défiant au passage les prédictions des experts les plus avisés. Le citoyen ordinaire porte le candidat républicain à bout de bras à la Maison Blanche. Un véritable raz-de-marée électorale. Le plébiscite du candidat républicain à la présidence symbolise-t-il un désaveu de la politique américaine? Faut-il considérer que la démocratie américaine se porte bien pour autant? Doit-on de préférence y déceler les limites des procédés non-démocratiques? On fait souvent référence à la démocratie en invoquant le régime politique américain, axé sur la stabilité des institutions. Dans ce régime présidentiel bicentenaire, le chef de l’État malgré ses nombreuses prérogatives, voit souvent ses projets endigués en l’absence d’un majorité au Congrès. La recherche d’un compromis est souvent la solution idoine pour obtenir un vote sur une question d’intérêt général. La discipline de parti est de rigueur. Le système électoral y semble fonctionner selon les normes établies. Les représentants du peuple se succèdent à Washington au rythme des élections. Le renouvellement périodique de l’appareil politique suffit aux thuriféraires de la démocratie pour soutenir que les institutions se portent bien. Ainsi, la démocratie suppose un système électoral en parfait état de fonctionnement. Les citoyens se contentant de voter dans les formes prévues par les autorités constituées. Les questions portant sur la qualité du vivre-ensemble sont reléguées au second plan. Le peuple choisit en fonction des choix qu’on lui impose. Les politiques changent mais le rapport à la politique demeure le même pour le citoyen ordinaire. Ce dernier, apathique, se détourne même de la politique.
1er juin 2021, trois groupes armés rivaux entament une guerre sanglante à la troisième circonscription de Port-au-Prince, Martissant. On y a dénombré des centaines de morts et de blessés. Au même moment, plus de dix-sept mille cent cinq (17 105) personnes ont été contraintes de fuir sous les balles des assassins, selon les données publiées par l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), le 29 juin 2021. Sinistre tableau anonyme et dont les auteurs sont pourtant connus de tous. La terreur cheminant allègrement, le 1er novembre 2023, l’escadron de la mort s’est arrêté à l’entrée sud de Port-au-Prince, à Mariani. La population, sans secours est chassée violemment de son quartier. Les riverains abandonnent leurs maisons, dans la plupart des cas, l’ouvrage de toute une vie ponctuée de manque en tous genres s'envole l'espace d'un cillement. Plus de deux mille quatre cent quatre-vingt-sept (2487) personnes, dont Michel, ont dû fuir leurs propriétés. Un (1) an après, Michel, sa femme et son petit garçon vivent chez un ami de la famille. « Un bon ami à moi, un bon samaritain nous a reçus chez lui avec amour et hospitalité », dit-il. Michel a mis du temps avant d’accepter que son séjour hors de sa maison s’inscrivait dans la durée. « Je me suis dit que l’on va trouver rapidement un moyen de faire reculer les bandits et nous retournerions tout suite chez-nous », se remémore-t-il. Le ténor d’une chorale très réputée de la commune de Carrefour se remet en mémoire avec tristesse ses deux premières semaines en tant que déplacé forcé (PDI). Il se refuse à croire qu’il vient de tout perdre, des années de dur labeur mis à plat en un laps de temps. Il croyait même qu’il allait perdre la raison. "Les deux premières semaines étaient infernales. Une virgule me séparait d’un Accident Vasculaire Cérébral( AVC). J’étais très inquiet pour ma santé mentale : "Perdre tout ce qu’on possède en un rien de temps… C’est dur, très très dur à avaler !", pleure-t-il. De tels événements laissent forcément des traces. Les victimes en souffrent. Le mariage de Michel en a souffert. "Pendant une bonne période j'étais devenu impuissant. J'avais très peur que cela ne sois pas définitif", dit-il dans un éclat de rire. Michel, cet homme serein parlant d’une voix assurée que j’ai interviewé pour ce papier, me fit savoir qu'en tant que chrétien, il croit que Dieu l'aidera à reconstruire sa vie. "Tant qu'il y a la vie, l'on doit continuer à espérer", prêche-t-il avant d'ajouter: "c'est avec ma force de travail que j'ai effectué tout ce que j'avais réalisé. J'ai encore de la force. Je peux encore travailler". L'ingénieur fait l'éloge de l’amitié, de la solidarité. S'il parvient à tenir debout c'est grâce à cet ami qui l'a hebergé et les autres proches qui se sont montrés solidaires au moment opportun, nous dit-il rejetant d'un revers de main l'idée faisant croire qu'il n y a plus de "Moun" dans le pays. Un (1) an après les attaques contre la population de Mariani, rien n’a changé. Malgré les promesses du premier ministre de reprendre le contrôle du pays "kay pa kay, katye pa katye", les bandits continuent sans crainte et avec la complaisance des autorités à semer la pagaille dans le pays. Les données de l'Organisation des Nations Unis (ONU) publiées de 2 octobre 2024 en témoignent: 700.000 PDI (dont la moitié sont des enfants). *Michel est un prénom d'emprunt.
Ce jeudi 17 octobre 2024 marque la 218ème année de la mort du premier empereur de la nation, Jean-Jacques Dessalines. Pour commémorer cette date, l'entreprise AurorHa, une structure dédiée à la santé environnementale dans le pays en général et au niveau de la commune de Petit-Goâve en particulier, a organisé la deuxième édition du marathon « Alevouzan Plastik ». Ce marathon a pour objectif de collecter les déchets recyclables, en particulier les plastiques, qui polluent les espaces publics de la ville, notamment la place des Abeilles et la rue Républicaine. Les organisateurs de cette initiative souhaitent s'aligner, aux actes libérateurs du père de la nation en veillant volontairement à la propreté de leur ville. C'est l'une des raisons pour lesquelles ils ont choisi cette date pour l'organisation de l'événement. Plus d'une trentaine de personnes, d'âge et de statuts différents ont pris part à cet événement considéré comme étant la phase pratique du projet. En effet, une formation sur la gestion des déchets a été organisé par AurorHa à l'intention des participants à la journée de nettoyage, a indiqué le PDG de l'entrepride, Baptis Michel-Ange. Plus loin, il a ajouté : "Nous invitons les autorités étatiques à mettre la main à la pâte en vue de conduire la commune voire le pays sur le chemin de la propreté, vers un environnement sain". |Grégory Baudin|
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