Société

LESPWA POU DEMEN : un appel aux jeunes aspirants entrepreneurs de Fontamara

Alors que pour de nombreux jeunes la solution semble être de s’apitoyer sur leur sort sans poser d’actions concrètes pour améliorer leur condition de vie, d’autres choisissent de croire au changement et se battent sans relâche pour y parvenir. Parmi ce groupe, trois jeunes décident d’agir plutôt que de se résigner. Christelle Moussignac, Oriol Antoine et Pierre Jean Daniel annoncent un programme de formation en entrepreneuriat destiné à cinquante jeunes de Fontamara. Cette initiative, baptisée « Lespwa Pou Demen », vise à outiller les participants pour créer leurs propres entreprises, en tenant compte des besoins spécifiques de leur quartier. « Alòs, yon pwogram konsa, se yon opòtinite pou yo kapab kreye revni ak resous disponib yo pou yo kapab sibveni ak de seri bezwen, sitou sa ki primè », explique Oriol Antoine, responsable du projet. Ce programme, entièrement gratuit, se déroulera sur quatre week-ends durant le mois d’octobre à Fontamara. Il comprendra des modules en entrepreneuriat, finance, marketing, communication, vente, et intelligence émotionnelle. Pour les organisateurs, il ne s’agit pas uniquement de transmettre des connaissances théoriques, mais aussi d’apporter un soutien concret à la communauté. « Se tou yon opòtinite pou soulaje kèk paran kote presyon an plis sou ki gen pitit pou okipe, ak kominote a ki ta kapab jwenn kèk sèvis disponib pi pre yo », ajoute Oriol Antoine. Un suivi est aussi prévu après la formation pour accompagner les jeunes dans la mise en œuvre de leurs projets. À l’heure où les opportunités économiques se font rares, ce projet représente une bouffée d’espoir pour de nombreux jeunes en quête de stabilité et d’autonomie. Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant. Les intéressés peuvent s’inscrire en ligne via ce lien : https://docs.google.com/forms/d/1m4ZxLy2AoEyZFFq_Pvs2NuP05l6mBXU9euj-hNMu_wQ/viewform Frantz BEAUVOIR

Culture

Des mots pour panser Bertin : Vers une géopoétique de la localité de Bertin à Carrefour

Si chaque être humain devait s’engager pour une cause, ce serait celle de créer des espaces où chacun puisse offrir le meilleur de soi-même, sa part de lumière, et contribuer ainsi au bien-être collectif. Après la réalisation du projet communautaire Bertin au Cœur des Livres au mois d’août, une anthologie poétique a vu le jour. Sortie de sa larve, devenue chenille, elle ambitionne désormais de déployer ses ailes de papillon. Portée par une conviction lumineuse « celle que la littérature peut réparer ce que la situation du pays a brisé» cette anthologie se veut main qui guérit, cœur qui réconforte et source qui éveille. Du 1er au 22 Août 2025, onze activités ont été organisées autour de l'objectif d'écrire un autre narratif sur Bertin. Pour atteindre cet objectif, Conférences-débats, discussions, animations culturelles, ateliers de lecture et d'écriture ainsi que des moments de partage intergénérationnels ont permis de créer une dynamique enrichissante autour des livres. Comme le prônait l'équipe durant toutes les activités « Il faut se développer pour pouvoir développer sa communauté». De ces initiatives, est née une proposition aussi poétique que symbolique : inviter les citoyennes et citoyens de Bertin à écrire pour leur localité. Car chaque voix compte. C’est ainsi que le coordonnateur du projet, Mardochée Gay , a lancé l’appel à participation ce 5 Septembre : «Prenez vos plumes». Derrière cet appel si simple se cache une invitation à diffuser sa lumière, à métamorphoser, à enfin déployer ses ailes. Dans un contexte socio-économique et sécuritaire difficile, où le désespoir ronge parfois les coins les plus reculés du pays, écrire devient un acte de résistance , de réinvention, mais aussi de reconstruction. Ainsi, ce projet littéraire, intitulé « Des mots pour panser Bertin » , part d’une conviction simple : la littérature peut réparer ce que la situation chaotique du pays a détruit». Au fait, elle peut bâtir des édifices là où la politique pyromane a laissé cendres et poussières. Cette anthologie se veut être une lambi qui sonne un éveil, une voix qui lance un appel à une métamorphose pour que chacun puisse diffuser sa lumière. À travers la création d’une Anthologie collective , ce projet cherche à rassembler poètes, écrivains, jeunes et moins jeunes, et anciens de Bertin. Alors, chacun est invité à offrir un poème comme un cri, une prière, un rêve, une colère ou un espoir pour repenser le territoire, dénoncer les injustices, célébrer la beauté, raconter les luttes et laisser une empreinte écrite de la vie à Bertin. C’est un projet de mémoire, de vision. Il s’agit d’écrire, de reprendre la parole, dans un pays où cette parole est souvent confisquée. Si vous sentez que vous avez quelque chose à dire, à transmettre, à offrir à travers les mots, alors cet appel est pour vous . Cela dit, les poèmes peuvent être envoyés à : bertinaucoeurdeslivres@gmail.com. Ruth Bernie Pierre Louis

Littérature

Lè m swaf powèm, se nan "Lakou Zandò" m ale

Se pa tout liv ou ka fin li. Gen liv se li ki dikte ritm li. Se li ki di w kijan pou w li l. Kaprisye, li pa janm fin leve wòb li nèt. Se lasisi n li fè w. Se pa ni tonmtonm. Tap-tap-glòt. Se pa mayi cho nonplis. Se bè nan bouch blan. Liv sila yo, se ti kal pa ti kal ou li yo. Kòmsi li yo yon sèl kou t ap fini yo. Ti bout lektè m ye a, gen plizyè liv konsa a. M konn tande lòt zanmi k ap di menm bagay la tou. Liv yo vle fini yo pa vle fini. Liv ki pa vle yo dòmi. Liv yo reli youn de twa fwa. Nan lis pa m nan, "Lakou Zandò" se youn. Yon sous powèm. Yon kavalye pòlka. kavalye, n ap bezwen on powèm Chak mwen swaf powèm, se nan "Lakou Zandò" m ale. "Lakou Zandò" Ansky a. s on lakou lwa danse nan tèt chen pipirit mouri pou de tou je l kochon pa tranpe kasav pou mèt pak "Lakou Zandò" Ansky a s on pwezi nanm. Yon pwezi ki pa pè foure dwèt li nan java k ap simaye vye sant nan figi nou. Java lanmò bon mache. Java enjistis makiye. Java timoun ki fèt tou granmoun. pòtoprens lanmò mache toutouni pou bay mèt minui jòf men bwa rèd la se pou kretyen vivan l rete pòtoprens timoun yo pa gen je sou yo tou vivan yo rantre nan gran simityè y al kache paske yo pè lavi timoun yo pè viv isit Ansky s on pa pè chay. Li rele nèg k ap pran Leta daso yo nan non yo. nan rivyè bwadchenn nanpwen ti kochon ankò tout nan palè nasyonal Sèl kote powèt la pa gwo nèg se nan lanmou. Kè powèt konn brize tou. Menm la tou Ansky pa nan kache men voye wòch. Li di l jan l santi l la. m ap raple w istwa m fanm mwen s on vye powèt m brize ase m konn renmen men renmen pa konnen m "Lakou Zandò" pa yon lakou piti. Li pa bay. Li pa vann. Li pa fè kado. Se ou k pou pran pou kò w. Ou ka pa pran tou si w vle. Antouka, mwen menm, mwen pran ti bout sa a pou m resite lè dòmi pa vle pran m: isiba pa paradi se kote nan plas mouchavè, jenn gason ap mouri sou fatra pa di m radi si m poko joure manman bawon nan simityè manman bawon pa bawon g on zonbi k ap pot nouvèl isiba pa paradi pa di m radi

Chronique

Plus jamais

Je suis de ceux qui n'aiment pas poirauter. Impulsif, une minute d'attente me paraît une éternité. Les natifs du verseau sont ainsi faits. Ça me plait de pouvoir trouver une explication à ma nature explosive. Tout le monde veut éviter la dissonance cognitive. Je pète un plomb pour un rien, ce n'est pas de ma faute. Je suis un verseau. Je file à toute allure dans un projet irréaliste pour me cogner la tête contre l'impossible, ce n'est pas de ma faute. Je suis un verseau. Mon signe astrologique est ma carte blanche. Je peux agir bêtement puisque je suis un verseau. Les verseaux n'en font qu'à leur tête. Le grand verseau que je suis, impatient, impulsif, vient de passer soixante deux jours et demi à attendre une nouvelle. Chaque semaine, un nouveau mail, M. L patientez un peu, on vous écrit dès que possible. Huit longs mails. Et puis, un dernier: M. L, Malheureusement et patati et patata. Voilà sur quoi s'est soldée ma première expérience à l'école de la patience. " Ba karant" diraient mes amis Pablo et Serge. Des parents et mentors m'exhortaient tellement à cultiver la patience. Souvent je dors mal ou je ne dors pas après avoir fait montre de trop d'impatience. À maintes reprises, je m’étais promis de m'exercer à cette vertu. Je n'y arrive toujours pas. Heureusement!? Et là, pour des raisons dépendantes de ma volonté, je suis devenu de plus en plus patient mail après mail. A la suite de chaque "Dès que possible", je me suis persuadé que le dernier sera le dernier. Wayan! Tout ça pour ça. M. L. Malheureusement... À quoi ça sert finalement d'être patient. Hein? Les évangélistes de la patience? Mentors? Plus jamais. Je suis impulsif et alors!