Dévéloppement personnel

Edson Auguste, le magicien qui immortalise l'instant

Connaissez-vous le point commun entre le Cyclope et un photographe ? Oublions très rapidement le côté aguerri du Cyclope qui en fait un redoutable combattant, quoique l’on pourrait volontiers attribuer ce trait particulier à certains photographes. Ici, on va retenir la capacité du Cyclope à ouvrir des portes entre divers univers à l’instar d’un photographe. Voilà pourquoi je me plais bien à décrire Edson Auguste comme un Cyclope. Son objectif, l’œil unique du Cyclope qu’il incarne, est le troisième œil du photographe qu’il est, et cela lui permet de tout voir. Familièrement connu dans son milieu sous le pseudonyme de Bref, Edson se retrouve parmi ces nombreux jeunes qui font respirer l’innovation dans la commune de Carrefour. Ce photographe à fleur d’âge, qui a su marquer le milieu de son empreinte, est un gage d’avenir, une promesse de l’art qui se confirme avec le temps. Dans l’essence même de sa profession, un bon photographe est celui qui parvient à tendre un interstice fragile à un observateur, brèche qu’il a dérobée avec le cœur et emprisonnée par le biais d’un objectif. Cette manœuvre qui combine art et magie offre à l’heureux observateur un amalgame de perspectives, un alliage pluridimensionnel qui excorie l’existence de toute pellicule entachant sa beauté et sa profondeur. Ainsi, s’élève le photographe dans l’exercice de sa passion. Le sillage de cet art exquis, empreint d’une indescriptible profondeur, a vu passer la traine de comètes des plus talentueuses. Bref est une étoile montante qui a encore de belles choses à accomplir avant de toucher à son suprême supernovæ. En attendant, il se contente d’éblouir par la magie de ses clichés. Cependant, le jeune photographe assure qu’il n’a pas eu le déclic tout seul. Il a toujours aimé la photographie, certes, mais il a fallu que certains amis l’encouragent à embrasser finalement cette passion qui brûlait en lui et qui sautait aux yeux de tous. "Au départ, quelques amis m’ont dit pourquoi ne pas me lancer dans le milieu, raconte-t-il à propos de ce curieux début. Je n’avais pas de caméra, pas d’ordinateur… j’ai dû apprendre tout seul sur internet. Mais je savais que le jour viendrait où je pourrais enfin capturer de véritables clichés." Quatre ans plus tard, sa page Instagram est un joyau regorgeant de clichés fantasques. Sa communauté qui avoisine les 8 000 abonnés peut témoigner de ce talent inédit et de ce savoir-faire hors pair. Or Edson est, en parallèle de la photographie, comptable de formation et amateur de football. Sa créativité s’étend aussi à la conception graphique, univers connexe de la photographie où il continue à faire valoir son talent artistique profus. Il adore sa profession car celle-ci lui permet de grandir et de se lancer par les excavations qui prolongent la vue sur le paysage panoramique de la vie. Il chérit le rêve d’être internationalement reconnu grâce aux voluptés de son travail. Et avec tout le talent dont il fait preuve, il est pratique de se dire que tel dénouement n’est qu’un détail qui attend sagement au carrefour du temps. Aussi, ayant connu ces débuts frémissants, son rapport avec sa clientèle et ses nombreuses expériences ont influencé l’homme qu’il est devenu. Autant que son travail est apprécié, une grande partie de sa clientèle n’a de cesse d’évoquer son côté humain et sa passion à toute épreuve. Parfois, lors de certaines séances, on en viendrait même à oublier que Bref est en train de travailler. Méticuleux dans son travail, il accorde une importance particulière à tous les détails du décor et parvient à se démarquer par son engagement et sa passion. Il espère inspirer d’autres jeunes à se lancer dans cette expérience vive de la passion et les encourage notamment à ne pas attendre qu’ils aient tous les matériels à disposition afin de commencer. Car lui n’avait rien au départ mais cela ne l’a pas empêché de réaliser son rêve et de pourchasser encore son ambition de se positionner sur l’échiquier mondial de la photographie. L’histoire d’Edson Auguste est un sublime cliché qui touche l’âme, qui relate le pouvoir de la passion ; celle qui fait d’une profession un trait de caractère, une seconde nature. Son cheminement est un clin d’œil au prix de l’effort qui couronne tôt ou tard tout engagement valeureux. A travers les multiples univers que Bref nous fait découvrir, on retiendra à chaque fois son talent indiscutable. Entre joie et fascination sempiternelles, on est assuré de voguer avec ravissement dans l’œil du Cyclope.

Société

Renforcer l'attachement des jeunes Haïtiens au drapeau national

Le drapeau national représente l'identité, l'unité et la fierté d'un pays. En Haïti, un pays riche en histoire et en culture, il est essentiel de raviver l'attachement des jeunes au drapeau national. Pour y parvenir, nous devons apprendre aux jeunes à connaitre et à apprécier l'histoire, la culture et les valeurs propres au pays. En promouvant l'éducation civique, la participation active à des événements patriotiques et l'engagement dans la communauté, les jeunes Haïtiens pourront renouer avec leur drapeau national et en apprécier toute sa signification. Pour commencer, il est primordial d'approfondir l'apprentissage de l'héritage haïtien chez les jeunes. Les écoles doivent intégrer des programmes éducatifs dédiés à l'histoire nationale, mettant en valeur les héros haïtiens qui ont joué un rôle déterminant dans la lutte pour l'indépendance du pays. En mettant en lumière les histoires inspirantes de ces figures emblématiques, les jeunes Haïtiens pourront développer une appréciation plus profonde de l'héroïsme et du courage qui ont façonné leur nation. De même, les programmes éducatifs doivent mettre l’accent sur les luttes passées et les réalisations notables de la nation haïtienne. Il est essentiel de souligner les moments clés de l'histoire d'Haïti, tels que la Révolution haïtienne, qui a conduit à la première abolition de l'esclavage dans les Amériques, et l'indépendance acquise en 1804, faisant d'Haïti la première république noire indépendante du monde. En apprenant sur ces événements historiques cruciaux, les jeunes seront en mesure de comprendre l'importance du drapeau national en tant que symbole de la lutte pour la liberté et l'autonomie. En plus des cours en classe, les ressources pédagogiques variées peuvent également jouer un rôle clé dans l'apprentissage de l'histoire haïtienne. Les livres, les documentaires, les vidéos éducatives et les visites de sites historiques offrent des moyens interactifs et stimulants pour les jeunes de se connecter à leur passé. Les bibliothèques scolaires et les centres culturels locaux peuvent fournir un accès facile à ces ressources, permettant aux jeunes Haïtiens d'explorer leur héritage à leur propre rythme et selon leurs intérêts. En encourageant les jeunes à étudier l'histoire haïtienne de manière approfondie, les écoles peuvent contribuer à forger une base solide de connaissances et de respect envers le drapeau national. Lorsque les jeunes comprennent l'importance et la signification profonde du drapeau, ils sont plus susceptibles de le considérer comme un symbole sacré et de s'y attacher avec fierté. En fin de compte, l'éducation joue un rôle essentiel pour cultiver l'amour et l'appréciation du drapeau national chez les jeunes Haïtiens, en les dotant d'une compréhension approfondie de leur patrimoine et de leur identité nationale. En parallèle, la participation active à des événements patriotiques joue un rôle essentiel pour raviver l'amour pour le drapeau. Des célébrations spéciales, comme le jour du drapeau ou la fête de l'indépendance, peuvent être organisées pour rappeler l'importance de cet emblème national. Les jeunes Haïtiens doivent être encouragés à s'impliquer dans les activités festives, telles que des défilés, des concours artistiques ou des discours sur le patriotisme. Ces expériences permettent de créer des liens émotionnels avec le drapeau et de transmettre un sentiment d'appartenance à une communauté nationale. En outre, promouvoir l'éducation civique est essentiel pour inculquer aux jeunes Haïtiens les valeurs fondamentales liées à leur drapeau national. Les établissements scolaires peuvent intégrer des cours sur la citoyenneté, l'éthique et les droits de l'homme, afin de renforcer la compréhension des jeunes sur l'importance de ces principes. Des discussions ouvertes sur les défis auxquels fait face le pays, ainsi que sur les possibilités de contribuer à son développement, peuvent également stimuler l'intérêt des jeunes pour les enjeux nationaux. Enfin, l'engagement des jeunes dans leur communauté est un moyen puissant de renforcer leur connexion avec le drapeau national. Les initiatives de service communautaire, comme la participation à des projets de développement durable, la sensibilisation aux enjeux sociaux ou la création de clubs locaux de développement, offrent des occasions tangibles d'améliorer la vie des Haïtiens. En travaillant ensemble pour le bien-être de leur pays, les jeunes Haïtiens peuvent développer un sentiment de fierté et d'appartenance qui se reflète dans leur attachement au drapeau national. Renforcer l'attachement des jeunes Haïtiens à leur drapeau national est crucial pour préserver l'identité et la cohésion nationale. En approfondissant leur connaissance de l'histoire haïtienne, en encourageant leur participation active à des événements patriotiques, en promouvant l'éducation civique et en les incitant à s'engager dans leur communauté, nous pouvons aider les jeunes à renouer avec leur drapeau et à en apprécier toute sa signification. Cela contribuera à forger des citoyens conscients, fiers de leur héritage et déterminés à construire un avenir meilleur pour Haïti. Ensemble, nous pouvons cultiver un amour durable pour le drapeau national et transmettre cette passion aux générations futures.

Littérature

Vivre en prose et en poésie

Wood Jude Jean et PacormeEmmanuel annoncent la première édition de Vivre en Prose et en Poésie, une activité qui aura lieu le vendredi 12 mai 2023 à la Bibliothèque Municipale de Delmas 49. De 10 heures dans la matinée à 4 heures dans l’après-midi, plus d’une trentaine de talents, issus de tout horizon de l’univers artistique, feront valoir leurscompétences et exposeront leurs œuvres artistiques. Cette initiative étreint l’art dans toutes ses profondeurs afin de faire ressortir toute la splendeur qui en découle. Vivre en Prose et en Poésie émane des tendres tiges d’une amitié profonde entre bucheurs. Wood Jude Jean rencontre Pacorme Emmanuel à l’école secondaire, au Collège Rémy Michel, à Croix-des-Bouquets. Irradiés par le même feu crépitant qui inflige la fièvre littéraire, ils entament ensemble une odyssée qui leur permettra d’acquérir davantage d’expériences dans le domaine et d’explorer de nouveaux horizons. Malgré les embûches et les tournures impromptues qui assombrissent le quotidien haïtien autant qu’ils le caractérisent, les deux compagnons vont, de fil en aiguille, tisser un lien inextricable entre la littérature et l’expression la plus exquise de la vie. Ainsi, l’idée de lancer l’initiative épouse effectivement les formes d’un projet dans les locaux de la Faculté des Sciences Humaines où Wood et Pacorme étudient la communication sociale. A l’image du thème retenu pour cette première édition baptisée ‘’Lawouze’’, cette initiative est conçue pour apporter un halo de fraicheur et une onde de réminiscence dans le cœur des jeunes auteurs, poètes et artistes de tout registre. Ce thème est un clin d’œil éloquent au grand classique de la littérature haïtienne, Gouverneurs de la rosée, qui ne cesse de s’imposer hors des frontières. Car le message que voulait transmettre Jacques Roumain à travers son œuvre était destiné à mettre au premier plan les valeurs de la solidarité, l’amour, l’union et le respect. De ce fait, Vivre en Prose et en Poésie est l’initiative idéale pour promouvoir l’essence de la créativitéet la quintessence de la création artistique. Elle caresse de nombreux objectifs, hormis son cadre de divertissement et d’épanouissement de la jeunesse.Selon les propos relayés par Wood Jude Jean, coordonnateur général du projet, cette initiative entendpermettre aux jeunes auteurs et passionnés de fiction, de poésie, de slam, de la musique et du théâtre de se regrouper dans une saine ambiance de réflexions, d’interactions et de partage. ‘’Notre programmation pour cette première édition de Vivre en Prose et en Poésie prévoit principalement une causerie avec l’écrivain Sonson Mathurin autour de Gouverneur de la rosée et,par ailleurs, des prestations libres entre les jeunes participants, relate Wood Jude Jean. Il sera question de poèmes, de lecture scénique, de rap, de slam, de chant, de morceaux instrumentaux’’, poursuit-il, avant de souligner que la plupart des prestations seront présentées autour du thème Lawouze. Chaque participant est libre d’explorer ce thème sous toutes les coutures. Ce projet a tout pour propulser sous les feux des projecteurs des jeunes talents qui n’ont pas encore réussi à s’imposer dans cet intrépide milieu littéraire et artistique. Concrétiser cet élan d’engagement contribuera inéluctablement à ‘’faire briller de mille feux la jeune réserve artistique de ce pays.’’

Littérature

Quand la plume de Franck S. Vanéus donne voix à l’histoire

Lorsque mon regard se posa sur Franck S. Vanéus lors de la vente signature de son livre intitulé « Dialogues infinis », j’avais ressenti un frisson étrange. Cette sensation qui vous enlise dans une torpeur indescriptible. Celle que vous ressentez quand la profondeur de votre être vous indique que vous admirez là un génie. Son assurance forçait l’admiration. Je me demandais comment un homme pouvait être aussi détendu et se comporter comme un invité à sa propre vente et signature ! Je l’aurais compris assez tôt, l’adage créole l’inculque à tout haïtien qui se respecte :sèl pa vante tèt li di l sale. Ce jour-là, j’avais reçu un magnifique autographe en page de garde de mon exemplaire. J’emportai ce trésor qui retrouva d’autres ouvrages de ma collection. Il a fallu qu’un challenge vienne m’inciter à découvrir les perles qui s’y cachaient. Dans un style laconique, nostalgique, empreint d’une colère patriotique, l’auteur raconte l’amour au temps de Quisqueya. Cette terre déflorée, aux habitants décimés. En parcourant les premiers vers, je m’attendais vraiment à découvrir une œuvre exposant la félicité d’un amour qui embrase deux êtres victimes de l’effronterie de Cupidon. Le style narratif de l’ouvrage est un dialogue entre deux personnages iconiques de l’histoire d’Haïti. L’illustre et brave Caonabo s’adresse à la sublime Anakaona, lui déclarant, dans un premier temps, une flamme qui transcende tout son être : A chacun de nos corps à corps / J’accoste à ton port. / De mon royal sceptre, / J’explore les recoins de ton île vierge, / Aux milles senteurs enivrantes. Et sa dulcinée de répondre, conquise : Quand tu as porté sur moi / Ton regard pour la première fois, / Un frisson me parcourut le corps / Et j’ai su, moi, la Fleur d’Or, / Que je serai tienne à la vie à la mort / Et ta barque accostera toujours à mon port. Cependant, la tournure suivanteme transporta subrepticement dans un monde de nostalgie, de colère et de désolation. Aussi fort qu’était leur amour, les deux caciques n’ont pas pu échapper à la cruauté des envahisseurs qui estiment avoir « découvert » notre magnifique île. Emu, je me rendais compte, à mesure que les mots s’égrenaient, à quel point ces conquistadores étaient des êtres hantés par le comble de la vilénie, habités par la plus vile félonie. Le style impeccable de l’auteur me fit penser également que la seule fierté à laquelle pourraient prétendre ces sauvages, c’est de figurer dans une œuvre qui relate l’histoire avec autant d’art et d’émotions. Mon sang ne fait qu’un tour ! / Je maudis ce triste jour / Avec toute la vigueur de mon amour / Pour notre peuple disparu / Décimé par des inconnus Caonabo, qui partage avec sa belle sa peine de voir son peuple disparaitre, ne se doute pas qu’elle aussi va être victime de la barbarie de ces blancs « civilisés ». A l’assaut de cette perledes Antilles qui renferme les délices de la terre, ils n’ont aucune pitié, aucun égard pour la vie humaine. Lors d’une cérémonie / Les Espagnols nous ont surpris / Une fois de plus, / Nos esprits endormis, / Profondément éblouis / Par la magie du spectacle / Provoquèrent la débâcle S’ensuit alors un échange funèbre, empreint de révolte et, avec un bond dans le temps, de prédiction scellant la déchéance des envahisseurs. Le cœur meurtri de nos héros martyrs pleure l’agonie d’un peuple asservi et détruit. Mais il chante aussi, avec amour et conviction, une renaissance qui marquera l’histoire du sceau indélébile de la gloire. Pour amorcer cette reviviscence remarquable, la chute inéluctable de ces êtres infects est annoncée comme le déclic indiscutable : Savent-ils que la poussière retourne à la poussière ? / Ils le sauront bien assez tôt / Cette terre a la mémoire des maux / Elle n’oublie jamais la souffrance / Ni l’impertinence La souffrance séculaire de nos frères africains destinés, a priori, à remplacer, comme du bétail, les premiers occupants de cette île, se mua en rage impétueuse qui déferla tel un torrent vindicatif sur les esclavagistes. Une révolte enclenchée par Boukman, un flambeau repris par Jean Jacques Dessalines et ses valeureux généraux. Dessalines, le magnifique, le sublime, comme le décrit avec admiration Caonabo, omniscient et omniprésent sous la plume de l’auteur. Une révolte et un combat acharné qui emmènent la nation au faîte de l’histoire. Cependant, l’histoire prend une tournure qui brise, une nouvelle fois, le cœur de nos caciques qui veillent encore sur ce peuple auquel ils s’attachent comme des autochtones de pure souche, comme ils auraient pu l’être à l’égard d’Henry le fuyard. Cette fois il y avait un autre Henry, étranger aux entrailles de l’île. L’un des artisans de cette scission qui mit à mal l’émergence de la jeune nation. Cœurs fendus, Illusions perdues, / D’une île scindée / En deux ; misère décuplée ! […] Si l’un ne tire pas l’autre vers le haut, / Les deux peuples tomberont de haut / Et se perdront dans les bas-fonds / De l’inhumanité sans nom Une semonce qui, cette fois, interpelle les traitres fils de la patrie qui souillent sa souveraineté au profit de leurs intérêts mesquins. Ces traitres qui giflent à tout bout de champs la grandeur de nos héros et qui piétinent les valeurs de notre chère patrie. Pris en otage par ces miséreux sans âme, sans foi ni loi, le pays devient terre de désolation et de honte pour nos caciques qui flottent dans l’espace sidéral, les yeux rivés sur ce peuple qui n’apprend plus de ses erreurs. Erreurs. Quand les incompétents / Les ignares / Pataugeant / Dans leur mare / Accèdent au pouvoir / Le tambour de l’ignorance / Résonne sans arrêt Ce tambour résonne encore, dans les campagnes et dans les villes ; àun rythme effréné, maléfique, entrainant le peuple zombifié dans une cadence infernale dont la seule issue est une perte inéluctable. A moins d’un réveil national opportun, qui leur permettrait de se rattacher à leurs plus nobles valeurs. Un travail nécessaire qui passe par les livres d’histoire, un regard sur le passé et la considération de cet amour patriotique considérablement placardisé. C’est un voyage qui peut commencer également à travers les pages de « Dialogues infinis », ce chef-d’œuvre qui interpelle la conscience haïtienne à un éveil salvateur pour la nation.

Société

Tearfund lutte pour la protection de l'environnement à Carrefour

Le combat pour l’écologie est désormais une priorité pour le monde entier. Au fil des jours, de nombreuses catastrophes sont recensées à travers le monde alors que, selon les spécialistes, le pire est à prévoir si aucune mesure concrète n’est arrêtée pour enrayer la menace qui ne cesse de grandir. Ce serait toutefois une aberration de croire que cette lutte ne concerne que les autorités. Car la dégradation constante de la planète nous concerne tous et ses tentacules s’arrogent plus de marge vers une fatalité certaine à la survie de l’écosystème. En effet, la décomposition des déchets libère du méthane, un puissant gaz à effet de serre, et des éléments toxiques qui contaminent le sol et les eaux souterraines. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, il est prévu qu’entre 23 et 37 millions de tonnes de plastiques soient déversées dans les océans chaque année d’ici 2040. Face à cette urgence, l’organisation Tearfund s’engage à la diligence. A travers le Projet de Gestion de Déchets Solides baptisé Environnement Plus (EN+), l’organisation se donne pour objectif de développer et de tester des solutions de gestion durable des déchets dans la zone de Lamentin. Cette approche auprès des institutions scolaires vise à accompagner les élèves dans l’identification et le classement des déchets. Au micro de Kafounews, la responsable du projet, Mme Béthanie Saint Louis, a insisté sur la nécessité d’informer les élèves et les institutions sur l’impact néfaste que génère la mauvaise gestion des déchets plastiques sur l’environnement.Selon la responsable, cette sensibilisation a été un franc succès auprès de ces institutions. "Les élèves ont commencé à comprendre les notions de danger liées à la mauvaise gestion des déchets plastiques et les écoles ont commencé à doter leurs locaux de plus de poubelles afin de mieux gérer les déchets, relate Mme Saint Louis, visiblement satisfaite du résultat. Les élèves ont pris certaines initiatives, notamment en vue de la transformation des déchets et sont devenus eux-mêmes des acteurs sensibilisant les autres sur la nécessité de mieux gérer les déchets afin d’en limiter l’impact sur l’environnement." L’objectif de ce projet sur le long terme est de recycler 148,3 tonnes de déchets par mois, dont 62,2 tonnes de plastiques. En termes d’impact, cet objectif touche plusieurs aspects particuliers. En premier lieu, l’aspect environnemental, qui devrait réduirela combustiondes déchets à ciel ouvert et la quantité des déchets déversés dans les rues de Lamentin ou dans les océans ; la réduction des maladies résultants de la mauvaise gestion des déchets dans les communautés de Lamentin et ses environs ; enfin, un changement d’attitude et de comportement du côté des habitants de ces communautés. Cet ultime aspect vise, de ce fait, à interpeller les citoyens sur leur rôle individuel et sur le pouvoir de l’action collective. D’un point de vue général, le projet se décline en différents points principaux : une mobilisation générale auprès de 4 000 ménages autour de la protection de l’environnement et de la gestion adéquate des déchets ménagers ; un collecte et recyclage des déchets au bénéfice de 3 000 ménages vulnérables ; une campagne de plaidoirie à l’échelle communautaire pour influencer la société civile ainsi que le gouvernement afin de protéger l’environnement et de pourvoir à l’intensification de la gestion des déchets en faveur des populations à Carrefour et en Haïti. A l’issue du projet, il est attendu que les déchets soient recyclés et destinés à la production de compost organique de haute qualité ainsi que de briques de pavage. Il est également envisagé de surseoir à certaines opportunités de création d’emplois pour les femmes et d’autres groupes vulnérables de la communauté. Lors de la cérémonie de clôture et de remise de certificatsdu projet Environnement Plusle 14 avril 2022, 540 élèves issus de 33 écoles de la commune de Carrefour ont pris part à l’événement. Cette initiative de grande envergure est financée par le Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement et parle gouvernement du Royaume-Uni. Elle a pu bénéficier également du support d’autres entités engagées pour le développement à l’instar de la Mairie de Carrefour, de World relief, de l’organisationPlastic Bank ou encore de l’entreprise Arris Desrosiers et Co.